L’inquiétude nous guette, tapie dans les recoins de notre existence trépidante. Noyés dans l’information continue, sollicités de toutes parts, pressés par les uns, tarabustés par les autres, nous essayons tant bien que mal de rester calme et de garder un semblant de maîtrise de la situation. Mais cet environnement toxique génère pour beaucoup d’entre nous une inquiétude. Personnellement je suis prête à essayer tout ce qui me permettra d’échapper à cette sensation désagréable, surtout quand c’est aussi simple que le Jin Shin Jyutsu. Oui, ça faisait un moment que je n’avais rien écrit sur cet art de revitalisation. Alors me revoilà pour parler d’inquiétude et de la façon d’y remédier.
Qu’est-ce que l’inquiétude ?
L’inquiétude est un état mental dans lequel le sujet ne trouve pas de repos. Cette situation est générée par l’extrapolation de l’avenir à partir d’éléments du présent. En gros, en fonction des informations dont nous disposons, nous imaginons ce qu’il pourrait se passer de fâcheux dans un délai plus ou moins court.
La personne inquiète ne respecte pas le troisième accord Toltèque qui stipule « Ne faites pas de suppositions ». L’inquiétude est créée par les suppositions élaborées à partir d’éléments à notre disposition : des informations (celles des actualités par exemple, d’où les bénéfices d’une diète médiatique) ou des expériences antérieures sur lesquelles nous nous appuyons pour prédire l’avenir et donc fabriquer de l’anxiété. Nous ne sommes pas tous égaux devant l’inquiétude. Certaines personnes sont plus sujettes que d’autres à se tourner les sangs. Cette attitude reflète souvent un manque de confiance dans une personne en particulier (je me fais du soucis pour quelqu’un de mon entourage) ou dans la vie en général (je m’inquiète pour mon avenir).
De plus selon l’état de forme dans lequel se trouve le sujet, la noirceur du tableau élaboré quand à la situation future sera plus ou moins accentuée. Une personne fatiguée physiquement et psychiquement sera plus encline à voir les choses en noir qu’une personne en pleine possession de ses moyens.
L’individu qui ressent de l’inquiétude ne vit pas dans le présent au moment où il la ressent. C’est parce qu’il anticipe des événements qui peut-être ne se produiront jamais qu’il génère de l’inquiétude. Poussée à l’extrême, celle-ci peut même entraîner chez certaines personnes la mise en place de stratégies d’évitement pour ne pas se trouver dans la situation critique qu’elles redoutent. Ce mode de fonctionnement peut conduire à des crises d’angoisse très pénibles à vivre et nécessitant une prise en charge thérapeutique.
Contrer l’attitude d’inquiétude par le Jin Shin Jyutsu
Le Jin Shin Jyutsu peut apporter un soulagement dans le cas où je ressens une inquiétude. Si je m’entraîne à repérer les signes d’inquiétude et que je prends l’habitude d’utiliser le Jin Shin Jyutsu pour m’aider, je peux peut-être éviter l’escalade vers des crises plus problématiques. M’entraîner à repérer les attitudes qui m’affectent demande d’être à l’écoute de mon corps. Mine de rien, cela m’oblige à m’ancrer dans le présent et donc à arrêter pour un temps au moins le petit vélo qui pédale dans ma tête.
Selon le Jin Shin Jyutsu, l’inquiétude est liée à un déséquilibre énergétique des flux d’organes de l’estomac et de la rate. Les enchaînements que je vais vous décrire visent donc à ré-équilibrer ces flux énergétiques. Ils permettent de limiter les obsessions, l’anxiété et peuvent faciliter l’endormissement par la même occasion.
Tenir son pouce
Prendre le pouce de la main gauche dans la main droite, fermement mais sans serrer trop et tenir la position pendant 3 à 5 minutes ou jusqu’à ce que vous perceviez des pulsations régulières dans votre main droite ou jusqu’à ce que vous sentiez que votre inquiétude a disparu et que vous êtes apaisé. Renouvelez alors l’opération en tenant le pouce de la main droite dans la main gauche de la même manière.
Tenir son pouce permet d’harmoniser les flux énergétiques de l’estomac et de la rate.
Tenir ses petits orteils
Prendre le petit orteil du pied gauche entre le pouce et l’index de la main gauche, fermement mais sans serrer trop. Simultanément, prendre le petit orteil du pied droit entre le pouce et l’index de la main droite, en procédant de la même manière que pour l’autre pied. Tenir la position pendant 3 à 5 minutes ou jusqu’à ce que vous perceviez des pulsations régulières dans les doigts des deux mains.
Tenir son petit orteil permet d’harmoniser les flux énergétiques du rein et de la vessie.
S’harmoniser avec pouces et petits orteils
Les pieds et les mains sont liés du point de vue du flux énergétique qui circule dans le corps : le trajet de l’énergie dans le dos de la main droite est identique au trajet de l’énergie dans la plante du pied gauche : il apparaît que la relation entre les mains et les pieds est inversée. Du fait de ce trajet de l’énergie dans le corps, le pouce de la main droite est relié au petit orteil du pied gauche. Le pouce est relié aux fonctions énergétiques de la rate et de l’estomac et le petit orteil est relié aux fonctions énergétiques du rein et de la vessie.
Lorsque les flux énergétiques de certains organes sont perturbés ils peuvent entraîner une disharmonie physique, mentale ou émotionnelle débouchant sur des symptômes physiques ou psychiques ou des états émotionnels négatifs. Afin d’harmoniser les flux énergétiques, vous pouvez tenir vos pouces et vos petits orteils. Si vous n’arrivez pas à tenir vos deux petits orteils en même temps, ce n’est pas grave, tenez-les l’un après l’autre, comme pour les pouces.
Tenir vos pouces et vos petits orteils vous aidera si vous vous dites :
- Je ne suis pas équilibré(e)
- J’ai du mal à respirer
- Mon rythme cardiaque est irrégulier
- J’ai de la fièvre
- J’ai des troubles digestifs
- Je suis nerveux(se)
- J’ai des crampes musculaires
- Je me fatigue rapidement
- Je m’inquiète pour un rien
- Je ne me sens pas en sécurité
- Je n’ai pas confiance en moi
- Je n’arrive pas à perdre du poids
- Je me sens tout(e) ballonné(e)
Respirez en conscience pendant que vous tenez vos doigts et vos orteils : expirez les inquiétudes et inspirez l’apaisement. Si c’est plus facile pour vous, fermez les yeux pendant que vous tenez vos doigts et vos orteils. Si vous en avez envie, souriez tout en relâchant vos épaules. Adoptez la position la plus confortable pour vous. Si c’est mieux d’être assis, asseyez-vous. Si c’est mieux d’être allongé, allongez-vous. Si vous préférez tenir votre pouce gauche en ayant la paume de la main gauche tournée vers vous, faites-le. Écoutez-vous, vous ne pouvez pas vous tromper.
Bonne pratique à vous et sachez que quoi que vous fassiez en Jin Shin Jyutsu, vous ne pouvez pas nuire. Ce ne peut être que bénéfique, que vous pratiquiez sur vous-même ou sur quelqu’un d’autre.
Isabelle
Photos :
Doigts : Isabelle Ducau
Inquiétude portrait : CC0 Pixabay
Bibliographie :
Jin Shin Jyutsu, l’art de revitaliser et d’harmoniser le corps, les émotions et le mental par le toucher – Alice Burmeister, Tom Monte.
Introduction au Jin Shin Jyutsu est livre III – Mary Burmeister.
Votre blog est vraiment génial! riche, clair et généreux! Je découvre le jin shin jyutsu et je ne pouvais pas trouver mieux! Merci!
Bonjour Monique,
Merci pour votre message. Si le Jin Shin Jyutsu vous intéresse, j’anime des séances d’aide à soi-même en ligne chaque mercredi des semaines paires à 19h15, pour plus de renseignement vous pouvez voir mon site pro
Bonne découverte, le Jin Shin Jyutsu est vraiment merveilleux !
Bonjour Isabelle, Peut-être une idée de billet suivante, mais je me demandais comment aborder les accords toltèques avec des enfants. Ma fille a 6 ans, et je me rends compte que je lui en parle en « il faut », et « il ne faut pas », ce qui n’aide pas (j’ai encore du chemin à faire aussi). Je vois qu’elle est fort dans l’anticipation, qu’elle souhaite être amie avec des enfants qui ne veulent pas spécialement jouer avec elle, et du coup elle n’arrive pas à profiter et savourer les moments passés avec les enfants qui l’apprécient. Je revois les billet sur le… Lire la suite »
Bonjour Fanny,
Je pense que le meilleur moyen de les aborder c’est de les appliquer devant elle ! Les enfants fonctionnent par imitation, ils font ce que nous faisons. Par exemple, si vous critiquez sans cesse la voisine et que dans le même temps vous expliquez à votre fille qu’il faut avoir une parole impeccable, vous ne serez pas crédible et l’enfant ne manquera pas de repérer le décalage entre vos paroles et vos actes. Le meilleur enseignement c’est de faire déjà soi-même. 🙂
Bonjour
je découvre à l’instant, via l’émission « on est fait pour s’entendre » c’est quasi la seule émission que j’écoute à la radio …avec la fabuleuse Flavie
je vais prendre le temps de le décortiquer avec plaisir
à bientôt
Marie
Bonjour Marie,
Merci et bienvenue sur mon blogue ! Bonne lecture 🙂
Coucou Isabelle !
Très intéressants ces exercices. Je suis une grande angoissée à la base, surtout socialement, mais je me soigne et j’ai fait de très gros progrès, ces dernières années. Cela dit, je ne suis pas à l’abri de quelques bouffées d’inquiétude de temps en temps, parfois pour pas grand chose, et ça devrait pouvoir me servir, à l’occasion 🙂
Merci !
L’avantage de tes doigts c’est que tu es sûre de toujours les avoir sur toi !!!
Bises 🙂