Rire pour se faire du bien

Smiley rireSavez-vous que le premier dimanche de mai est la journée mondiale du rire ? Je vous l’avais déjà mentionné à propos des câlins, il existe des journées mondiales pour tout un tas de sujets. Celle-ci existe semble-t-il depuis 1998. Est-ce à dire qu’avant cette date nous ne riions pas ? Non, je pense que ce serait plutôt le contraire ! Comme nous rions de moins en moins, une journée mondiale n’était pas de trop pour nous rappeler que rire est un bienfait ! Donc aujourd’hui, c’est la journée du rire, l’occasion de nous pencher sur ce phénomène et de partager avec vous ma vision du rire.

D’où vient le rire ?

qu’est-ce que c’est ?

Selon le Larousse, le rire est… l’action de rire ! Avec ça, je suis bien avancée ! Et qu’est-ce que l’action de rire ? Toujours selon le Larousse, rire c’est manifester une gaîté soudaine par l’expression du visage et par certains mouvements de la bouche et des muscles faciaux, accompagnés d’expirations plus ou moins saccadées et bruyantes.

  • Une gaîté soudaine, c’est souvent le cas même si, comme beaucoup sans doutes, je peux commencer par sourire puis selon l’évolution de la situation, le rire va prendre le relais ; d’abord doucement, puis, si le stimulus à l’origine de la gaîté est toujours actif, un rire plus large et plus physique va s’emparer de moi allant même jusqu’au fou rire, le rire où je ne contrôle plus grand chose.
  • L’expression du visage, ça c’est sûr ! Si je ris très fort je finis par me découvrir des muscles que je ne connaissais pas, vu que ceux-ci ne sont pas sollicités tous les jours, ils sont plus sensibles à un travail soudain et intense. On n’a pas tous les jours matière à rire, mais moi je pense que c’est une question d’entraînement et que plus on rit plus on a de facilité à rire.
  • Des expirations saccadées et bruyantes, là je suis complètement d’accord et j’ajouterai des inspirations brèves mais intenses pour ne pas s’étouffer de rire ! Le plus dur dans un fou rire, c’est de rester maître de sa respiration. Donc le rire est une activité relativement physique.

à quoi ça sert ?

Posons-nous tout d’abord la question de son origine. Où avons-nous appris à rire ?
Nulle part !
Rire c’est comme respirer, c’est inné. Les premiers rires apparaissent aux environs du quatrième mois chez le nourrisson. Le sourire quant à lui est plus précoce et apparaît comme réflexe dès deux semaines. Qui n’a pas essayé de soutirer un sourire à son bébé ? Rire est une caractéristique de l’espèce humaine mais apparemment les bonobos, les chimpanzés ou les gorilles rient aussi. Je ne sais pas, je ne me suis jamais marrée avec un bonobo !
Si le rire est bénéfique aux individus qui le pratiquent, il a avant tout une fonction sociale. Le rire est induit par une situation comique, des chatouilles ou le rire lui-même : voir quelqu’un rire peut suffire à nous faire rire.
C’est une langue universelle : un chinois et un nigérian peuvent aussi bien rire ensemble qu’un chilien et un australien s’ils partagent une même situation comique.
Le rire a aussi une coloration culturelle : tout le monde ne rit pas des mêmes situations, en ce sens, le rire est une forme de partage : ceux qui rient ensemble ont une compréhension commune, une approche similaire d’une situation.
Le rire est un moyen de communication. Il permet de dire certaines choses en utilisant un outil associé qui est la plaisanterie : dire des choses sans avoir à en répondre, la seule réponse possible étant aussi la plaisanterie ! Dire sans dire en quelques sortes. Le rire permet de désamorcer les tensions entre les individus.
Il est aussi un vecteur de cohésion sociale, les personnes qui rient ensemble se retrouvent liées comme si elles usaient d’un nom de code pour se reconnaître.
Le rire est contagieux et communicatif, on rit moins lorsqu’on est seul que lorsqu’on est en groupe.Les responsables du côté contagieux du rire sont semble-t-il les neurones miroirs. Ceux-ci constituent un réseau qui s’active aussi bien lorsqu’on exécute soi-même une action que lorsque l’on observe quelqu’un en train d’exécuter cette action. Ils sont d’ailleurs impliqués dans les processus d’apprentissage et nous permettent d’acquérir des compétences par l’observation et l’imitation. Les enfants apprennent plus en observant ce que nous faisons qu’en écoutant ce que nous disons, surtout si nos actes sont décalés par rapport à nos paroles !! Observer un comportement c’est déjà le réaliser en pensées. Ainsi les émotions sont contagieuses du fait de l’activation des neurones miroirs. Le rire n’échappe pas à ce phénomène : c’est alors que l’on a le sentiment d’être en phase avec l’autre, en l’occurrence celui qui rit, d’où la notion de partage que j’évoquais plus haut.

Rire est bénéfique pour la santé

Le rire serait en perdition …

Les recherches que j’ai pu faire m’ont conduite au constat suivant : nous rions de moins en moins. J’ai retrouvé peu ou prou les mêmes chiffres, à savoir que dans les années 1930 les individus riaient en moyenne environ 20 minutes par jour et que le temps accordé à se bidonner quotidiennement a chuté à 6 minutes de moyenne dans les années 1980 pour s’effondrer littéralement aux environs de 60 secondes (oui, ça fait plus généreux qu’une minute) de nos jours ! Il y aurait même des personnes qui ne rient jamais : gloup ! Ne me demandez pas comment ces chiffres ont été définis, je n’en sais rien, je n’ai pas trouvé d’études scientifiques à ce sujet mais prenons l’information pour ce qu’elle est : un constat de carence sur lequel je suis personnellement d’accord.
Pourtant lorsque nous étions enfants, nous pouvions nous esclaffer des centaines de fois par jour. Nous riions de tout : les chatouilles bien sûr mais aussi les grimaces de nos frères et sœurs, les papouilles de nos parents, les bruits de notre environnement, le chat, le chien, le doudou, une musique… No limit ! Alors que s’est-il passé ? Et pourquoi nos aïeux avaient-ils le rire plus facile ?
Le premier responsable qui me vient à l’esprit comme une évidence c’est le stress ! Notre vie s’est incroyablement accélérée depuis les années 1930. La révolution industrielle puis technologique a mis sur les rails la société de consommation et nous avons commencé à courir. Une citation du Dalaï Lama illustre assez bien ce propos :

Ce qui surprend le plus chez l’homme occidental c’est qu’il perd la santé pour gagner de l’argent et qu’il perd ensuite son argent pour récupérer la santé. A force de penser au futur, il ne vit pas le présent , donc il ne vit ni au présent ni au futur. Il vit sa vie comme s’il ne devait jamais mourir et il meurt comme s’il n’avait jamais vécu.

Et dans l’intervalle il ne prend plus le temps de rire ! Pourtant rire est bénéfique pour la santé. Un petit tour d’horizon des effets positifs du rire sur les individus me laisse penser qu’il faudrait revenir à un niveau de rire équivalent à celui du début du siècle dernier. Selon certains médecins, il serait bon de rire entre 10 et 15 minutes par jour. Personnellement je n’y suis pas, pourtant je n’ai pas l’impression d’être une triste mine, je suis largement au-dessus des 60 secondes par jour mais j’ai encore une sacrée marge de progression. Disons que rire 3 fois par jours pendant 3 minutes ce serait déjà un bon début. Il est bien entendu vivement conseillé de faire plus !

bébé rit

Regardons de plus près les effets positifs du rire

Exercice musculaire : le rire sollicite les muscles du visage – notamment les fameux zygomatiques des pommettes mais aussi les muscles des paupières, des lèvres ou des mâchoires – du cou, du larynx, des côtes, des membres et bien sûr le diaphragme. Ces contractions sont comparables à une onde qui se propagerait à travers le corps. Elles permettent de diminuer les tensions musculaires, d’augmenter la micro-circulation sanguine, ce qui est excellent pour la peau et constitue une cure de jouvence. Certains diront que le rire marque le visage en créant des rides ; mais je préfère avoir des rides de rire qui soulignent un visage rayonnant que la figure lisse comme le papier glacé d’un magazine féminin vantant les mérites du botox !

Augmentation de l’oxygénation de l’organisme : les contractions du diaphragme augmentent la quantité d’air qui pénètre dans les poumons lors de l’inspiration. Du fait de l’augmentation de la ventilation, le rythme cardiaque s’accélère et tout le système vasculaire se trouve stimulé. L’oxygénation du sang est accrue dans des proportions comparables à celles observées lors de sports comme l’aérobic, le jogging, le tennis ou même le sport en chambre ! Rire c’est comme faire du jogging sans courir ! La respiration du rire est caractérisée par l’importance de l’expiration et la profondeur de l’inspiration.

Un digestif sans alcool : les contractions musculaires du diaphragme massent les organes environnants (l’estomac, l’intestin, le foie, le pancréas et la rate) et facilitent ainsi la digestion et le transit intestinal. Du fait de ces massages, le rire va dans le sens d’une réduction des problèmes éventuels de constipation. L’oxygénation apportée par le rire facilite les échanges gazeux cellulaires agissant ainsi sur le métabolisme : la fabrication des sucs digestifs s’en trouve accélérée, ce qui vient compléter les effets de massages évoqués précédemment.

Antidouleur : le rire change les idées et détourne l’attention que l’on porte à sa douleur. Pour consoler un enfant qui vient de tomber et qui s’est écorché le genou jusqu’au sang, rien de tel que de détourner son attention en essayant de le faire rire. Si je ne suis plus focalisée sur ma douleur je la sens moins. La douleur a une dimension psychologique importante, rire pousse également l’individu à cultiver sa joie de vivre et de ce fait à modifier sa perception de la douleur. Souvent la douleur ressentie s’accompagne de crispations musculaires dans la zone douloureuse ; or le rire, nous l’avons vu, réduit les tensions musculaires, ce qui va dans le sens d’une diminution de l’intensité de la douleur. Il y a aussi un phénomène physiologique qui vient réduire considérablement la douleur de manière aussi efficace que la chimie des médicaments : la fabrication de molécules anti-douleur par l’organisme. Le rire accroît la production des catécholamines (adrénaline et noradrénaline) qui réveillent l’organisme en le préparant à l’activité physique et intellectuelle et luttent contre les processus inflammatoires, lesquels sont parfois à l’origine de douleurs physiques. D’autres part, l’augmentation des catécholamines engendre un accroissement de la production d’endorphines. Ces molécules sont des neuropeptides fabriqués par le système nerveux et qui agissent de la même manière que la morphine. Les endorphines sont sécrétées par l’organisme lors d’une activité physique intense (activité sportive), d’une excitation (comme l’orgasme par exemple) ou en cas de douleurs. Ce sont donc de puissants anti-douleurs qui procurent une sensation de bien-être voire même d’euphorie. Leur nature explique l’addiction des sportifs : plus ils exercent leur sport et soumettent leur organisme à un stress physique, plus l’organisme réplique en augmentant la production d’endorphine. Alors ? Ça plane pour eux !

Régulation de la pression artérielle : dans un premier temps, le rire tout comme le stress stimule l’organisme en augmentant la production des catécholamines. Le rythme cardiaque s’accélère ainsi que la fréquence respiratoire. Dans un second temps, les catécholamines induisant la production d’endorphines, le système nerveux parasympathique entre en action et apaise l’organisme : il diminue la fréquence cardiaque de façon durable et relâche les muscles lisses (lesquels sont soumis à des contractions exclusivement involontaires sous la houlette du système nerveux parasympathique). Les parois des artères et des vaisseaux sanguins sont contrôlées par des muscles lisses : de ce fait, les endorphines entraînent le relâchement des parois des artères, induisant ainsi une baisse de la pression artérielle. De ce fait, rire est bon pour les hyper-tendus.

Anti-stress : le rire permet d’évacuer efficacement les tensions physiques et nerveuses. Un bon fou rire nerveux – où on finit par ne plus savoir pourquoi on rigole – ça fait du bien ! Comme l’explosion de colère, l’explosion de rire part d’un petit rien, une sorte de goutte d’eau qui fait déborder le vase : alors le rire semble disproportionné par rapport au potentiel comique du facteur déclenchant. C’est souvent que l’entourage vous regarde en murmurant des mots comme « Mais pourquoi elle rit ? » « Elle est tarée ou quoi ? » « Mais qu’est-ce qu’elle a bu ? », leur perplexité suffisant à elle seule à entretenir votre fou rire ! La libération des endorphines apporte détente et bien-être au sujet. L’habitude de rire entraîne l’individu à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide : le rire est une éducation à l’optimisme, ce qui permet de barrer la route au stress. Les effets dévastateurs du stress (anxiété, accidents cardiaques, ulcères, hypertension artérielle, dépression …) peuvent être contrés simplement en riant le plus possible. Le rempart que le rire élève contre l’anxiété favorise un sommeil de meilleure qualité en empêchant les ruminations.

Effets stimulant sur le système immunitaire : par ricochet de l’action anti-stress, le rire entrave la mise en place de mécanismes de pensée mortifères qui sont le terreau de bien des malaises et maladies. Tout ce qui prévient l’usure prématurée de l’organisme va dans le sens d’une meilleure santé et d’une plus grande résistance aux agents pathogènes et aux maladies dites de civilisation (diabète, hypertension, hyperlipémie…). Selon le docteur Henri Rubinstein, l’accroissement de la ventilation pulmonaire induite par le rire augmente la quantité de lymphocytes au niveau des alvéoles pulmonaires : ces cellules, spécialistes de l’immunité dans l’organisme, luttent contre les infections. Rire renforce donc votre résistance aux agents pathogènes.

Facilitateur des apprentissages : du fait de la sécrétion de catécholamines, le rire facilite l’activité intellectuelle en permettant une détente de l’individu et en plaçant l’organisme en éveil. La diminution du stress par le rire facilite les apprentissages en réduisant la peur de l’échec. Le cerveau est dans de meilleures dispositions pour activer les mécanismes de la mémoire et laisser libre cours à la créativité, sans crainte du jugement des autres.

Longévité accrue : vus tous les bénéfices que l’on est en droit d’attendre du rire, il n’est pas étonnant que les personnes qui rient beaucoup restent en meilleure santé et vivent plus longtemps que les tristes sires. Les centenaires sont très souvent des personnes optimistes et qui ont recours régulièrement à l’humour et au rire. Henri Salvador qui est décédé à l’âge de 91 ans (d’une rupture d’anévrisme) a toujours été actif et son rire communicatif est resté dans bien des mémoires. Il y a un sketch que j’ai encore en tête et qui me fait toujours autant rire, c’est celui de la publicité du gin. Je vous mets une vidéo (4min 41s) extraite de l’émission « Les Grosses Têtes »pour vous faire partager.

Après cette revue détaillée des bienfaits du rire pour les individus, je partage complètement l’avis du poète français Nicolas de Chamfort :

La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a pas ri.

Rire peut-il être dangereux ?

Les expressions liées au rire sont significatives et parlent d’elles même, encore que certaines soient à prendre avec précautions !

S’écrouler de rire : c’est ce qui peut se produire après un fou rire prolongé, une perte de tonus musculaire peut intervenir et mettre littéralement la personne à genoux, il s’agit du rire cataplectique. La personne reste consciente et peut se relever quelques temps après. La cataplexie peut affecter la parole, les muscles de la mâchoire, les muscles de la nuque…

Mourir de rire : le rire particulièrement prolongé et intense peut conduire à une syncope, un arrêt de la circulation cérébrale entraînant une perte de connaissance qui dans certains cas peut conduire au décès. Rassurez-vous, on ne meurt pas de rire si facilement !

Pisser de rire ou péter de rire : si le fou rire se poursuit, le rieur perd ses moyens, comme nous l’avons dit, le tonus musculaire diminue et il peut éprouver de la difficulté à contrôler certains de ses sphincters…

Des rires anormaux signalent une problématique psychiatrique, neurologique ou cardiovasculaire comme l’attaque cérébrale. Les rires anormaux sont des rires incontrôlables et anormalement intenses survenant de manière inappropriée. Il s’agit de rires pathologiques très invalidants et qui nécessitent une prise en charge médicale urgente.

Le rire comme médicament

Dans les années 1970, l’histoire de Norman Cousins aux États-Unis a ouvert la porte aux investigations scientifiques sur les bienfaits thérapeutiques du rire. En 1964, ce journaliste américain s’est vu diagnostiquer une spondylarthrite ankylosante (maladie inflammatoire de la colonne vertébrale très invalidante car extrêmement douloureuse et conduisant à une calcification progressive des articulations vertébrales). Alors que son médecin lui donnait 1 chance sur 500 de ne pas finir ses jours dans un fauteuil roulant, Norman Cousins refusa de se laisser abattre par ce sombre pronostic. Il entreprit de commencer un traitement pour le moins non-conventionnel : pensées positives et fortes doses de vitamine C associés au visionnage de films comiques. Il observa que les films comiques lui procuraient un soulagement de la douleur : 10 minutes de rire sincère avaient un effet anesthésique.

L’un des commandements de Norman Cousins était :

Acceptez le diagnostic, refusez le pronostic.

Il réussit à se guérir de sa maladie et après qu’un compte rendu de son cas ait été exposé dans le New England Journal of Medecine, il reçu le support de nombreux médecins et plusieurs dons destinés à financer des recherches sur le lien qui existe entre le psychisme et la maladie. Depuis cette époque, de nombreuses études ont été conduites pour analyser l’impact positif du rire sur les patients atteints de diverses maladies. Aujourd’hui ce lien a été scientifiquement établi, le rire soulage les douleurs, atténue les symptômes et potentialise l’effet des traitements médicaux. A travers les clowns hospitaliers, le concept du rire thérapeutique est entré dans les établissements de soins pour apporter un soulagement aussi bien au malade qu’au personnel soignant.

Connaissez-vous le yoga du rire et la rigologie ?

Ces deux outils sont des composants de la thérapie par le rire. Le yoga du rire a été inventé par un médecin indien, le docteur Madan Kataria qui a créé le premier club de yoga du rire en Inde en 1995 après avoir observé que ses patients joyeux guérissaient plus facilement que les autres. Le yoga du rire ne recourt pas à l’humour, il fait appel au rire sans raison : le rire est d’abord mécanique et forcé puis très vite, notamment par l’effet de groupe, il se transforme en franche rigolade extrêmement bénéfique aux pratiquants. Pendant un instant chacun redevient l’enfant qui riait spontanément plusieurs centaines de fois par jour pour tout et rien. Le yoga du rire fait aussi appel a des exercices de respiration issus du yoga, à des étirements et à de la relaxation. Il convient de demander un certificat médical si vous souhaitez pratiquer et vous inscrire dans un club de rire : en effet, selon l’École Internationale du Rire créée par Corinne Cosseron, il peut y avoir quelques contre-indications en cas de problèmes cardiaques, hypertension artérielle non équilibrée, glaucome, hémorroïdes actives, incontinence urinaire, toutes hernies, toux persistante, épilepsie, mal de dos important, maladie aux symptômes très développés, chirurgie datant de moins de trois mois et désordres psychologiques majeurs.

En France, la rigologie créée par Corinne Cosseron découle du yoga du rire auquel elle ajoute d’autres disciplines combinées aux dernières découvertes en neurosciences. Il est possible de se former à cette discipline dans l’École Internationale de Rire de Corinne Cosseron. Ainsi la sophrologie ludique de Claudia Sanchez et Ricardo Lopez (1985) qui permet de prendre conscience de son corps et de pratiquer le lâcher prise, les jeux qui renvoient le pratiquant à l’enfance et la méditation qui permet d’évacuer les tensions physiques et émotionnelles et la psychologie positive viennent compléter l’action du yoga du rire dans la pratique de la rigologie. Ainsi le rire sans raisons débouche sur un rire véritable et libérateur, plus facile à appliquer en groupe que tout seul chez soi encore que c’est possible avec un peu d’entraînement… Oui j’ai essayé et ça marche ! Voyez la démonstration de Corinne Cosseron dans la vidéo suivante (5min 54s) :

Les interventions de rigologues en entreprises pour des ateliers autour du rire sont de plus en plus fréquentes : elles ont pour but de permettre une meilleure communication entre les salariés et de faciliter l’évacuation du stress généré par le monde du travail. On touche ici au bien-être au travail, immense chantier s’il en est !

Alors si vous aussi vous avez envie d’améliorer votre qualité de vie, d’accroître votre optimisme et de bénéficier des tous les effets positifs du rire, laissez-vous donc aller à rire de bon cœur ! Il suffit pour ça de se regarder un film comique ou un sketch ou même de commencer à se raconter des blagues. Personnellement, lorsque j’ai un coup de moins bien, je me regarde un extrait du film « Le Petit Baigneur » avec Louis de Funès, il s’agit d’un extrait où Louis de Funès (M. Fourchaume) qui est un entrepreneur dans la construction navale veut absolument entrer en contact avec son ex-ingénieur concepteur qu’il a viré sur un coup de colère (M. Castagnier). Il se trouve que c’est un dimanche et que M. Castagnier est à l’église où il assiste à l’office conduit par son frère qui est prêtre. Le passage auquel je suis incapable de résister est celui de l’homélie du prêtre qui s’étant rendu compte de la présence de M. Fourchaume – loin d’être une grenouille de bénitier et financièrement plutôt à l’aise – déploie tout un argumentaire pour le faire culpabiliser quant à l’état déplorable dans lequel se trouve la maison du seigneur. Pour bien comprendre la situation de départ, il faut savoir que le bedeau avait oublié de déverrouiller la porte d’accès à la chaire et que par conséquent, le curée a dû enjamber la porte pour pouvoir s’installer dans la chaire. Je vous mets l’extrait en question si des fois vous ne connaissez pas (3min 53s).

Peut-être qu’il n’aura pas sur vous l’effet qu’il a sur moi. Mais je suis sûre que vous avez vous aussi vos passages d’anthologie, vos sketches fétiches qui vous déclenchent un fou rire à chaque fois que vous les voyez , même que vous connaissez les répliques par cœur ! Alors figurez-vous que je me suis filmée en train de visionner le fameux passage du film « Le Petit Baigneur » : je me suis demandée si le fait de savoir qu’il y avait la camera allait me bloquer psychologiquement et m’empêcher de rire comme d’habitude. Et bien, il n’en est rien, au bout de quelques secondes, j’avais complètement oublié que je me filmais et je me suis bidonnée comme à chaque fois ! En bonus, je vous mets cette vidéo (3min 57s), tant pis si vous me trouvez foldingue, j’espère au moins qu’elle vous fera sourire…

La dernière fois que j’ai pris un fou rire c’était il y a 3 ou 4 jours à table à propos de carottes râpées. Oui, je sais, le sujet déclencheur peut paraître surprenant mais comme je vous le disais plus tôt, il suffit qu’il y ait une charge émotionnelle et n’importe quoi peut déclencher une crise de rire. Mon ado préférée râlait parce que j’avais fait des carottes râpées : elle n’aime pas parce que ça se coince dans son appareil dentaire… J’ai commencé à délirer en lui vantant tous les bienfaits de la carotte et en lui disant que vu comme elle râlait elle aurait intérêt a en manger parce que ça rendait plus aimable ! Comme elle me regardait avec l’air de se demander quelles substances j’avais bien pu consommer avant le repas, j’ai commencé à bafouiller en poursuivant mon exposé sur les bienfaits de la carotte dans le domaine du bronzage : impossible de sortir le mot caroténoïde ! J’ai commencé à rire de plus en plus, les 3 autres me regardaient d’un air interdit autour de la table, ce qui n’a pas manqué de renforcer mon hilarité. Puis mon ado préférée a commencé à rire puis à dire « Des caro… quoi ? » Bref, ça a fini en rigolade généralisée et aujourd’hui quand on se regarde et qu’on dit « caroténoïdes » au minimum ça nous fait sourire au pire on se marre ! C’est comme ça que certaines personnes sont incomprises et hâtivement taxées de folie par leur semblables.

Bon assez rigolé ! Prenez soin de vous.

Isabelle.


Photos : CC0 Pixabay


Bibliographie :

Neurologie du rire
Christian W. Hess, C. Dvořák
Revue Médicale Suisse Nov. 2008 ; 2473-2477

Enjeux sociaux du rire en contexte médical : une approche anthropologique
Olivier Schinz, Charles Dvořák

Revue Médicale Suisse 2008 ; 2593-2595

A conversation with Norman Cousins
David Woods
Canadian Medical Asoociation Journal vol. 128, May 1, 1983

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Ana
Ana
15 mai 2016 23 h 09 min

Bonsoir Isabelle, J’ai commencé à lire cet article sur le rire en pleurant comme une madeleine pendant 5 min. Charge émotionnelle de cette journée (c’est pourtour un dimanche) et surtout car votre article a fait « remuer le couteau dans la plaie »: depuis plusieurs années je ne rie pas tous les jours et ça me manque. Le fait de vous lire, m’a fait prendre conscience de ce vide alors que je suis d’une nature souriante joviale et rieuse. Je crois que je n’ai pas eu de fou rire incontrôlable depuis 4 ou 5 ans peut-être. Je me suis aussi sentie coupable… Lire la suite »

POINSOT LESTERLE PASCALE
2 mai 2016 16 h 01 min

Merci Isabelle pour ce bel hommage à un réflexe à peine un peu moins vieux que le monde ( environ 14 millions d’années d’après de très sérieux anthropologues). Comme tout réflexe, il est bon de rappeler qu’il est vital et sert à protéger notre espèce (excusez du peu) !!!
Très amicalement,
Une fan de votre blog, récente mais assidue, yogadurieuse de surcroît hahaha !!