Du 13 au 26 mars 2017, ce sont les semaines d’information sur la santé mentale (SISM). Le thème de l’édition 2017 est « santé mentale et travail ». Victime d’un burn-out en avril 2015, ce thème ne me laisse pas insensible.
Le burn-out a été le sujet de travail d’une mission d’information parlementaire qui a auditionné plusieurs acteurs de l’épuisement professionnel : associations d’aide aux victimes, psychologues, chercheurs, sociologues, épidémiologistes, cabinets spécialisés en prévention des risques psychosociaux, avocats, organismes publics de la prévention des risques au travail, organisations syndicales, sécurité sociale, hôpitaux, médecine du travail, directeurs des ressources humaines, psychiatres… Les auditions se sont déroulées tout au long de l’année 2016 et ont débouché sur la rédaction d’un rapport. La commission aux affaires sociales a adopté en février 2017 le rapport de mission d’information relative au syndrome d’épuisement professionnel (ou burn out). En attendant que le burn-out soit reconnu comme maladie professionnelle, le rapport propose déjà d’améliorer les dispositifs existants en matière de prévention et de chiffrer le coût social de l’épuisement professionnel.
Quant à moi, en attendant de publier un jour mon témoignage intégral, ma contribution aux semaines d’information sur la santé mentale se fera à travers ce billet. Comment une personne en bonne santé peut-elle se retrouver incapable de travailler pendant plusieurs mois ? Aujourd’hui, je peux enfin raconter cette histoire parce que je me suis reconstruite. Voici un résumé des événements professionnels qui m’ont conduite au burn-out il y a bientôt deux ans.
Une entreprise et une salariée
J’ai 45 ans. Je suis pharmacien et j’ai travaillé dans l’industrie pharmaceutique depuis presque vingt ans, toujours dans la sous-traitance. Le site sur lequel je travaillais au moment de mon burn-out est une usine de sous-traitance qui produit des médicaments et des services pour le compte de laboratoires donneurs d’ordres. Je suis entrée dans ce laboratoire en 1999 comme Adjointe au Responsable Assurance Qualité. J’y ai occupé ce poste jusqu’en juin 2012 puis j’ai pris le poste de Responsable Validation que j’occupais encore au jour de mon burn-out. Ce poste est plutôt technique. Il consiste à s’assurer que les équipements et les procédés utilisés fonctionnent comme ils sont supposés le faire, de façon robuste et reproductible et qu’ils répondent aux besoins de l’entreprise et à toutes les exigences réglementaires. C’est un poste qui engendre beaucoup de contacts avec les clients, tous étrangers (audits, e-mail ou téléphone) et avec les autorités de santé (inspections). Il demande une grande rigueur et des capacités rédactionnelles élevées en français comme en anglais.
Il y a un peu plus de cinq ans, le groupe propriétaire de l’usine a mis le site en location-gérance auprès d’un autre groupe de sous-traitance pharmaceutique pour une durée de trois ans renouvelable deux ans. La location-gérance a pris fin il y a quelques mois : les locaux, le matériel et le personnel ont réintégré le groupe propriétaire.
Des moyens défaillants
Mon burn-out a fait suite à une charge de travail trop importante du fait d’un manque de ressources au sein du service Validation. Ce manque de ressources était un fait récurrent depuis plusieurs années. L’ingénieur qui occupait le poste de Responsable Validation avant moi a géré le service seule pendant plus d’une année après un premier plan social en 2009. Puis elle a commencé à exprimer le besoin de ressources supplémentaires. Elle pointait le fait de n’avoir aucun back-up en cas d’absence et de concentrer la connaissance du poste sur une seule personne. Certaines tâches commençaient alors à prendre du retard. Lorsque la location-gérance a commencé, l’activité du site s’est accrue. De nouveaux procédés et de nouvelles machines sont arrivés, générant un surcroît d’activité très important pour le service Validation. Après avoir alerté pendant plus d’un an sur le fait que les ressources du service étaient insuffisantes pour absorber l’ensemble de l’activité du poste, l’ingénieur responsable du service Validation a démissionné, n’ayant obtenu que des heures de consulting pour suppléer temporairement au surcroît d’activité.
Une promotion interne
A ce moment, j’ai proposé ma candidature en posant trois conditions :
- Je souhaitais conserver mes mercredis pour mes filles: pour cela je m’organisais avec un temps partiel à 91 % (mon prédécesseur fonctionnait exactement selon le même principe)
- Je voulais une augmentation de salaire par rapport à celui de mon poste précédent
- Je demandais à ce qu’un adjoint ingénieur soit recruté pour me seconder dans ma mission, ceci afin de pérenniser le service, sécuriser la fonction en permettant un back-up mutuel en cas d’absence et disposer d’une personne suffisamment autonome pour pouvoir répartir les projets sur deux têtes.
Mes conditions ont été acceptées, mais j’ai dû me bagarrer pour conserver les consultants plus longtemps que prévu. Je voulais qu’ils finissent les projets sur lesquels ils travaillaient. Il a fallu 8 mois avant que mon adjointe ne soit recrutée, à part quelques heures de consulting pour finir les projets en cours je tenais le poste seule. Le retard sur les sujets de routine s’accumulait, je privilégiais les projets à la routine pour ne pas bloquer la production.
Mon adjointe est arrivée huit mois après ma prise de poste. Après un temps de formation à nos procédures, elle a commencé à travailler en priorité sur les dossiers en retard. Six mois après son arrivée, nous avions rattrapé 40 % de notre retard.
Une actualité sociale agitée
Fin 2013 la rumeur selon laquelle le groupe loueur voulait sortir de la location-gérance a commencé à circuler sur le site. La situation s’est considérablement tendue entre les deux groupes. Le loueur évoquant les clauses de sorties et le propriétaire disant que ces clauses n’étaient pas atteintes. Il s’en est suivi une bataille juridique par avocats interposés qui a duré six mois. Le loueur a été contraint de reconnaître que les clauses de sorties n’étaient pas atteintes et qu’il ne pouvait donc pas sortir du contrat de location-gérance, sauf à payer une somme de dédommagement au propriétaire. Cette période de doutes a conduit mon adjointe à saisir une opportunité ailleurs. Elle a démissionné de son poste un an après avoir pris ses fonctions.
J’ai immédiatement demandé à ce qu’elle soit remplacée mais on m’a répondu que vue la conjoncture, les embauches étaient gelées. Quand bien même, nous aurions eu du mal à recruter un adjoint validation alors que l’information d’une probable restructuration circulait dans le milieu professionnel. J’ai demandé à ce qu’une mission soit ouverte en interne, sachant qu’il y avait toujours sur le site une technicienne validation dont le poste avait été supprimé en 2009. Cette personne fut missionnée auprès de moi pour six mois. Cette solution temporaire n’était pas satisfaisante : la technicienne bien que consciencieuse et sérieuse était moins autonome qu’un ingénieur ; elle ne parlait pas l’anglais et ne pouvait pas me remplacer sur toutes mes tâches en cas d’absence. Cette solution me fut présentée comme temporaire, en attendant que la situation du site se stabilise.
Un naufrage progressif
En mars 2014, je me suis cassée le bras droit et je suis restée arrêtée pendant quatre semaines. J’ai mis en place une organisation pour travailler depuis chez moi : redirection des appels de mon poste sur mon numéro personnel et connexion à distance au réseau de l’entreprise, j’assistais aux réunions par téléphone et je suis même venue en taxi pour répondre aux questions des auditeurs d’un laboratoire client. Une droitière qui travaille du bras gauche seulement et à distance n’est pas aussi efficace qu’avec ses deux mains sur place. Le retard s’est encore accentué.
Il a commencé à être pointé lors de certains audits clients début 2014. Suite à ça, j’ai rédigé un e-mail pour demander des ressources supplémentaires jusqu’à fin 2014 afin de se remettre à jour. Les destinataires étaient le directeur de site (mon hiérarchique direct), la DRH et le pharmacien responsable du site.
Le pharmacien responsable m’a suggéré de m’occuper prioritairement des retards concernant les clients concernés (je lui ai fait remarquer que ça ne résoudrait pas le problème de fond mais pas plus).
Le directeur de site m’a demandé si on pouvait trouver une ressource dans le groupe (solution inadaptée car les personnes ne parlent pas le français) ou une mission en interne (pas de compétences disponibles sur le site) et rien de plus.
La DRH ne s’est pas manifestée.
Le sujet a été abordé en réunion de comité opérationnel (ensemble de l’encadrement et direction) en avril 2014 alors que j’étais absente pour cause de bras cassé. Il a été proposé de demander aux autres services de faire ce que le service validation n’arrivait plus à faire. La « décision » n’a été suivie d’aucun effet, les autres services étant suffisamment sollicités sur leur propres tâches pour n’avoir pas besoin de s’en ajouter d’autres qui de plus ne relevaient pas de leur responsabilité. La situation n’a pas d’avantage évolué en ma faveur. Le sujet a été abordé par la suite de nombreuses fois en réunions sans que les comptes rendus ne le mentionnent nécessairement. Tout le monde savait que la validation ne s’en sortait pas.
Un plan social dévastateur
Un plan social a été lancé officiellement en juillet 2014. Les discussions à ce sujet entre la direction et le Comité d’Entreprise (CE) ont débuté à ce moment-là. Les rumeurs couraient sur les postes supprimés et changeaient chaque jour. Agacé par ces fuites et considérant que tout le monde devait avoir le même niveau d’information, le CE a affiché le projet du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE). Je me suis rendue compte que dans le projet d’organigramme, le poste d’adjoint validation était supprimé et n’était même pas remplacé par le poste de technicienne validation (la mission temporaire que j’avais réussi à mettre en place n’était même pas pérennisée). De plus, je descendais de deux niveaux hiérarchiques : au lieu d’être directement rattachée au directeur du site, je dépendais du responsable technique, lui-même rattaché au directeur industriel qui reportait au directeur du site !
Le pôle industriel recouvre la production et les services techniques, ce sont les exécutants de mes protocoles de test de validation. Comment conserver mon libre-arbitre dans cette configuration ? C’était intenable. Je suis allée voir la DRH pour lui dire que vu que l’entreprise n’avait manifestement pas l’intention de me donner les moyens d’exécuter sérieusement ma mission, je ne resterais pas dans une telle structure. Je partirais dès que j’en aurais l’occasion. Voyant cela, la direction a revu sa copie me concernant et a pérennisé un poste de chargé de validation. Un libellé flou qui permettait de recruter tout type de profil, technicien comme ingénieur. La technicienne validation a accepté le poste en janvier 2015.
Une charge de travail croissante
Pendant le plan social, le loueur a fermé un site de production en Europe et a réparti les productions sur ses autres sites dont le conditionnement d’un produit sur notre site. Plusieurs machines à transférer, à acheter ou à modifier pour les adapter. Une prévision d’activité énorme au sein du service Validation. Lorsque j’ai demandé quel budget était alloué à la validation on m’a répondu qu’il ne fallait pas compter sur des ressources supplémentaires. Il fallait faire avec les ressources internes parce que le client ne payait rien vu que le transfert n’était pas réalisé à sa demande. J’ai donc dû délaisser une fois de plus la routine et les qualifications d’équipements non prioritaires pour consacrer tous les efforts du service sur le projet de transfert. A ce moment là, je commençais déjà à glisser doucement vers le burn-out, sans m’en rendre compte.
Les premiers symptômes d’alerte
Le retard a pris des proportions de plus en plus grandes. Je travaillais de plus en plus. Lorsque j’étais obligée certains soirs de sortir à 17h30 pour récupérer ma fille à la garderie, je me reconnectais chez moi ou j’emportais mon ordinateur portable pour finir des rapports à la maison. Je me suis mise à sacrifier les RTT du mercredi, à sortir tard tous les soirs où mon conjoint pouvait récupérer ma fille à la garderie. Je sortais si tard que l’agent de sécurité en charge de la surveillance du site venait jusqu’à mon bureau pour me demander quand est-ce que j’allais partir pour qu’il puisse mettre le site sous alarme et partir à son tour. Fin 2014, je me sentais mal, je dormais de plus en plus difficilement, j’avais des palpitations cardiaques très souvent, j’étais de moins en moins efficace au travail, de plus en plus fatiguée. Je me réveillais crevée le matin. J’avais des chutes de tension et des vertiges.
Une psychologue du travail avait été mise à disposition des salariés dans le cadre du plan social. Je suis allée la voir pour qu’elle m’aide, me donne des pistes. Je lui ai raconté l’historique. Elle m’a mise en garde en me disant que je présentais tous les signes avant-coureurs du burn-out. Elle m’a conseillé de faire un état des lieux du retard accumulé à fin 2014 puis de demander des ressources tout en me précisant que si elles ne m’étaient pas allouées ce n’était pas de ma responsabilité. J’ai donc chiffré le retard à fin 2014 en terme d’heures de travail puis j’ai évalué le besoin en ressources à une personne équivalent temps plein jusqu’à la fin 2015. J’ai aussi indiqué les risques à ne pas rattraper ce retard .
La pression qui monte d’un cran
J’ai demandé une entrevue au directeur de site début février 2015. Il m’a reçue et m’a dit qu’il était d’accord pour me donner des ressources, qu’il suffisait de demander !
Je suggère même de t’adjoindre deux personnes plutôt qu’une, afin d’accélérer le rattrapage.
Il était déjà très tard et nous étions dans l’urgence. J’avais dépensé mes forces au-delà du raisonnable. Je lançais immédiatement les recrutements.
Quelques jours plus tard, le site a reçu une notification d’inspection des autorités américaines du médicament (la Food and Drug Administration – FDA) pour juin 2015 au plus tard. La pression est montée d’un cran : le retard devait être rattrapé pour cette date ! Vu l’absence d’intérim qualifiés sur le marché, j’ai demandé à la DRH d’avoir recours au consulting. Le directeur de site avait mentionné que l’argent n’était pas un problème. Le loueur se devait de faire en sorte que le site soit rendu à son propriétaire avec tous les agréments dont il bénéficiait au démarrage du contrat de location-gérance. Comme tout le monde avait peur que nous perdions l’agrément FDA, tout le monde a programmé des inspections à blanc pour vérifier si nous étions prêts (le loueur, le propriétaire, les clients …).
Quatre inspections à blanc étaient programmées sur mars et avril 2015. Chaque inspection pointait le retard accumulé et la nécessité d’y remédier avant l’inspection de la FDA de juin 2015.
La perte de sens
Mon entretien annuel d’évaluation s’était tenu début avril 2015 : cet entretien permet au hiérarchique d’évaluer l’atteinte des objectifs de l’année précédente et de définir les objectifs de l’année à venir. Cet entretien est censé se tenir en fin d’année mais c’était rarement le cas et cette année-là encore moins que les autres. Définir des objectifs pour l’année en avril n’a guère de sens à mes yeux. Le directeur du site qui menait cet entretien a commencé par me dire :
Merci d’avoir tenu le coup jusqu’à maintenant.
Je me suis dit qu’il était donc bien conscient que j’avais trop de charge de travail puisqu’il reconnaissait que j’avais « tenu le coup ». Puis il a ajouté :
Il va te falloir prendre encore de l’EPO jusqu’en juin !
Pour moi, cela voulait dire :
C’est bien brave bête ! Continue comme ça !
Les objectifs étaient extrêmement ambitieux avec des délais très courts. Leur atteinte ne dépendait pas de ma seule volonté puisque qu’ils impliquaient d’autres services mais sur l’un des sujets, comme j’étais chef de projet, selon lui, j’étais responsable de l’atteinte des objectifs dans ce domaine. Pour moi, l’année commençait en avril et se terminait en juin ! Je pense que cet entretien a ouvert une sorte de brèche en moi. Quelques jours après je me suis dit que je pourrais bien me crever à la tâche, tout ce que je récolterais ce serait un « Merci ! Continue ! ». Je pense que c’est lorsque j’ai pris conscience de ça que mon travail a perdu tout son sens. Le burn-out était inéluctable.
L’effondrement
Le premier consultant est arrivé en renfort fin mars 2015. Je me suis mise en quête d’un deuxième et finalement une intérim que j’avais rencontrée mais qui avait dit qu’elle ne venait pas parce qu’on lui proposait ailleurs un CDI s’est manifestée à nouveau. Elle a dit que le projet de CDI était tombé à l’eau. Je l’ai embauchée et elle a commencé début avril 2015. Le 15 avril 2015, elle m’envoyait un e-mail pour me dire qu’elle abandonnait la mission parce qu’elle ne se sentait pas à la hauteur de la tâche ! Toujours en cours de recrutement d’un autre consultant, je venais de perdre mon intérim.
C’est le matin de la troisième inspection à blanc que j’ai craqué. C’était le 16 avril 2015. Je me suis effondrée en larmes dans mon bureau, incapable de me contrôler et d’aller répondre aux questions des auditeurs. Je ne voulais plus entendre que la Validation était en retard. Le burn-out me forçais à tout arrêter. Je suis allée voir la DRH puis j’ai quitté l’entreprise en début d’après-midi sans manger, après avoir mis un peu d’ordre et laissé quelques consignes à ma collègue qui était en congés. Je suis rentrée chez moi. Je n’ai aucun souvenir de la fin de cette journée. Je pensais revenir au bout de quinze jours ou trois semaines mais il n’en fut rien. Les dégâts étaient bien plus importants que je n’aurais pu l’imaginer.
Une lente reconstruction
J’ai connu une grande période d’errances thérapeutiques, ne sachant à qui m’adresser pour me faire aider. C’est finalement l’EFT (Emotional Freedom Technique), la naturopathie, la réflexologie plantaire et la psychothérapie (Thérapies Cognitivo-comportementales) qui m’ont aidée le plus. L’essentiel du travail sur moi-même a été fait avec ma psychologue sur plusieurs mois. Un travail de reconstruction personnelle, de reprise de confiance en soi, absolument indispensable pour se sortir de cette épreuve de façon efficace et durable. Je suis restée en arrêt maladie jusqu’en octobre 2016 puis j’ai été licenciée pour absence prolongée par le propriétaire du site qui était revenu aux affaires entre-temps et devait faire évoluer cette situation.
Après avoir suffisamment avancé sur ma reconstruction personnelle, j’ai compris que je ne pourrais plus retourner travailler dans l’industrie pharmaceutique. J’ai envisagé de me reconstruire professionnellement et de me reconvertir. J’ai entamé un travail de coaching en vue de préparer un projet professionnel qui soit pertinent pour moi. Ce travail était destiné à me permettre de prendre une décision éclairée sur mon avenir professionnel. Aujourd’hui je suis au début de ma nouvelle vie professionnelle : j’ai décidé de devenir sophrologue professionnelle. Je commence ma formation bientôt. Je suis heureuse d’être à nouveau opérationnelle. Pour moi c’est le printemps professionnel, une véritable renaissance !
Témoigner du burn-out pour aider à comprendre
J’ai entrepris d’écrire mon histoire pour partager mon expérience. Je ne livre ici qu’un résumé sommaire, mais un jour, je publierai l’intégralité de mon témoignage et de mes réflexions pour que le burn-out soit mieux connu, mieux compris et peut-être mieux pris en charge.
A toutes celles et à tous ceux qui sont tombés un jour je dis : prenez le temps qu’il faut pour vous relever, vous y arriverez forcément et une nouvelle vie vous attend ensuite. Faites-vous accompagner par des thérapeutes compétents et sensibilisés au burn-out. Des associations existent pour venir en aide aux victimes du burn-out, notamment France Burn-out ; contactez-les pour connaître vos droits et ne pas vous laisser flouer dans une période de grande fragilité. Souvenez-vous que personne n’est indispensable. J’ai su plus tard que l’inspection FDA s’était bien passée malgré ma défection. Lorsque les moyens sont alloués il est possible d’avancer et d’atteindre les objectifs fixés. Dites-vous que sortirez grandi de cette épreuve même si peut-être aujourd’hui vous pensez que je raconte des sornettes. Un jour, vous verrez que vous serez guéri et vous repartirez vers un avenir personnel et professionnel fait de sens et d’accomplissement personnel.
Si celles et ceux d’entre vous qui ont été victimes du burn-out souhaitent témoigner pour aider à faire comprendre cette affection, vous pouvez contacter Nicolas du blogue Mon Burn-out à moi qui a lui-même fait un burn-out et qui cherche des personnes intéressées pour témoigner. Vous pouvez le contacter ici.
Isabelle
Photos : Isabelle Ducau
Bonsoir Isabelle, Beau témoignage, sans parler des silences qu’il recouvre. Un peu de baume au coeur – pas de la pommade je te rassure – Juste pour se remettre dans l’ambiance » Tiens! P… , j’ai fini le dossier des assurances. J’ai bossé dessus tout le Week-end… Je l’ai même traduit en anglais, ça t’avancera… – Le dossier ?… – Oui, celui que tu m’a demandé en urgence. – Ah ! Euh ! Laisse tomber. On en n’a plus besoin. Par contre tu n’as pas fait le dossier Machin… ça c’est ennuyeux… Tu peux le faire rapidos pour demain ?… Lire la suite »
Boujour Gé ! Je me souviens d’un certain K que tu n’as sûrement pas oublié non plus … Un spécialiste en la matière. Il m’avait fait le coup une fois de me demander une synthèse urgente sur un certain sujet. Lorsque je lui avais amené le document, il m’avait dit « Ah ? Heu, oui merci… » avec l’air de quelqu’un qui ne se souvient plus du tout de quoi il s’agit. Comme ça m’avait un peu énervée tout de même vu que j’y avais passé du temps sur son truc, la fois d’après, j’ai répondu à sa demande par un « Pas… Lire la suite »
Bonjour isabelle, Je viens de lire votre témoignage sur le burn-out…. Effectivement il faut l’avoir vécu pour savoir et comprendre…. Cela m’est arrivée… Mais pourquoi dites vous Burn-out professionnel ????? Ne pensez vous pas qu’au niveau personnel cela peut également arriver ???? Pourquoi ne pas prendre en compte cette réalité ???? Je peux vous dire que c’est tout aussi violent et dramatique… Sauf qu’il faut aussi prendre en compte que ce genre de « pétage de plomb » que je considère comme grave et une descente au plus profond de soi même…vraiment dans les abysses de nos entrailles…. Ce qu’il faut également… Lire la suite »
Bonjour Patricia, Je parle du burn-out professionnel parce que c’est celui que j’ai vécu. Il y a d’autres formes de burn-out bien sûr qui mettent les individus à terre de la même manière. Ce que vous dites au sujet de l’aspect financier est juste. Les soins qui fonctionnent ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. Ça c’est un autre sujet qui est plus lié au fait qu’en France il existe un marché de la maladie qui représente un pan considérable de l’activité économique. C’est bien dommage parce-que ça prive bon nombre de personnes d’accéder à des outils pourtant extrêmement… Lire la suite »
eh beh… très instructif comme témoignage. Il y a qq mois j’ai connu une situation un peu similaire mais dans une moindre mesure. Heureusement c’était un cdd et j’ai pu arrêter avant que ce soit trop tard. J’ai mis 3 semaines à me remettre de l’épuisement physique et moral que cela a provoqué. Aujourd’hui encore je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Est-ce que j’étais trop sensible, trop fragile ? est-ce que j’ai mal compris ou mal interprété les choses ? Je ne garde pas un très bon souvenir de tout ça !
Bonjour Sophie, merci pour votre message. Pour moi, le burn-out est une résultante de la conjonction de facteurs individuels et environnementaux qui conduisent une personne à dépasser ses limites personnelles. Lorsqu’on y est confronté, il est utile de travailler sur soi pour mieux se connaître, mieux se comprendre et ne pas reproduire la même chose lorsqu’on se trouvera confronté de nouveau à un environnement de travail toxique.
Waw, sacré histoire… qui me fait penser à celle de mon ancienne supérieure hiérarchique avant que je quitte la région lyonnaise, RAQ chez un fabricant de dispositifs médicaux. Elle avait toutes les responsabilités sans la moindre once de reconnaissance (et même, toutes les ouvrières sur le dos, vu que l’AQ c’est le mal, tu as probablement dû le constater 😉 ), et elle a fini par prendre un petit repos car elle faisait beaucoup d’hypertension. Le petit repos s’est vu rallonger, pour au final constater que ma cheffe ne parvenait même plus à entendre parler de cette société sans manquer… Lire la suite »
L’AQ c’est le mal ! C’est l’empêcheur de tourner en rond ! Oui bien sûr je connais ça 🙂 Les choses bougent tout doucement sous l’effet de l’explosion du nombre de cas de burn-out. Je ne savais pas que tu avais travaillé dans les dispositifs médicaux, le monde est petit ! Merci pour ton message et à bientôt Marianne !