Avez-vous un potager ? Non ? Parce que vous habitez en ville et que c’est pas possible ? Parce que ça prend trop de temps et que vous êtes déjà débordés ? Parce que c’est fatigant d’arracher l’herbe ? Parce que vous n’avez pas la main verte ? Et si toutes ces excuses étaient de fausses bonnes raisons ? Hum ? Qu’est-ce que vous dites ? Ah ! Vous avez un potager ! Comment est-il ? Approchez un peu que je vous raconte comment je suis tombée dans le potager … Ça ne vous engage absolument à rien, juste à prendre quelques minutes pour me lire !
Il était une fois le potager
Lorsque j’étais petite, je me souviens que mon père faisait le potager à la maison : des haricots verts, des petits pois, des carottes, des poivrons, des aubergines, des courgettes, des salades bien sûr mais aussi des tomates, des radis, des blettes et même des cardons ! J’ai quelques souvenirs où du haut de mes 5 ou 6 ans je suivais mon père dans ses pérégrinations jardinières… peut-être est-ce là que le virus de la gratouille et de la plantouille s’est emparé de moi, je ne sais pas … Lorsque revenait la belle saison, je l’accompagnais sur les bords du canal de Craponne pour couper des cannes de Provence en vue de construire les structures pour les plants de tomates qu’il attachait dessus au fur et à mesure qu’ils poussaient. Je me souviens aussi de la planche potagère bien ratissée sur laquelle il venait semer le persil. Nous avions toujours un carré de persil dense et dru dans lequel ma mère piochait quasiment tous les jours. Et puis les cardons ! Pour moi, c’était une forêt ! Ils étaient plus hauts que moi et je me baladais sous leurs feuilles comme Indiana Jones dans sa jungle ! « Pourtant les cardons ne sont pas si grands que ça !… » me dis-je aujourd’hui à chaque fois que j’en aperçois dans un potager ; mais à l’époque, ils étaient ma jungle à moi. J’aimais bien m’y cacher. Et puis l’arrosage les soirs d’été… Mon père remplissait les arrosoirs et prenait soin d’asperger délicatement ses semis, la poire dirigée vers le haut pour que l’eau retombe en pluie fine. Puis au goulot, les pieds de tomate sans mouiller les feuilles parce que ce n’est pas bon. Je posais des questions, j’écoutais ce qu’il me disait…
Il y avait aussi le tas de compost où on déposait les déchets compostables et on laissait faire la nature en touillant de temps en temps à la fourche. Lorsqu’il en avait besoin, mon père retirait le dessus du tas, récupérait le compost mûr et laissait le reste se dégrader à son tour. Mon père a perdu depuis longtemps déjà le goût de jardiner … c’est triste pour lui parce que le jardinage est un véritable plaisir dont personne ne devrait se priver ! J’ai aussi d’autres souvenirs moins drôles à mes yeux d’enfant, comme équeuter les haricots verts ou écosser les petits pois … Quelle plaie ça ! Aujourd’hui, je prends plaisir à équeuter les haricots verts de mon jardin mais mes filles non… J’en déduis que ce doit être un problème générationnel… une histoire de sagesse liée à l’âge…
Intermittente de la cité
A 17 ans, j’ai laissé la maison familiale pour aller faire mes études à Montpellier. J’ai quitté mon village et ma maison avec jardin pour un appartement loin de la campagne pendant 7 ans. J’ai ensuite passé deux ans à Auxerre toujours en appartement puis pour cause de manque de soleil j’ai mis le cap au sud vers la région lyonnaise ! Encore en appartement pendant 8 ans mais avec une grande terrasse … Le virus s’est alors réveillé : terrasse ? Mais alors on va pouvoir mettre des pots et jardiner ? Mais ma terrasse était exposée plein sud et aux quatre vents, rares étaient les espèces végétales pour supporter ces conditions climatiques difficiles ! Le dessèchement guettait et le moindre oubli d’arrosage était fatal du fait des vents déshydratants et de la réverbération des murs environnants. Pas mal de frustrations donc, mon âme jardinière était insatisfaite et j’avais tout doucement oublié le goût des légumes du jardin. Il me fallait une maison avec un lopin de terre ! Ce fût chose faite il y a maintenant bientôt 9 ans. Je ne suis pas une grande propriétaire terrienne, mais sur mon lopin de terre je me suis empressée d’installer un potager. C’est même la première chose que j’ai faite, avant de planter une haie ou de construire une terrasse ! Je quittais mon statut d’intermittente de la cité pour redevenir une villageoise rurale. La Tour du Pin n’est pas tout à fait un village, mais c’est une petite ville et le quartier dans lequel j’habite est excentré sur les hauteurs. Lorsque je lève le nez de mon clavier, je vois les champs. En quelques minutes de marche je suis dans le Grand Bois que j’affectionne particulièrement, mais ça, je vous en reparlerai une autre fois.
Un potager c’est compliqué
En voilà une idée reçue ! Figurez-vous que peu de temps avant d’acheter ma maison, j’ai déniché chez Botanic un livre qui a attiré mon attention par son titre : « L’art du potager en carrés » Un potager en carrés ? Qu’est-ce que c’est que ça ? Je commence à feuilleter le bidule et je découvre une technique de jardinage originale et ludique. Je me dis immédiatement que dès que j’aurai un lopin de terre, c’est de cette manière que je ferai mon potager ! Parce que le potager en carrés c’est tout sauf compliqué. Et je vais vous expliquer tout ça.
Le problème qui est souvent rencontré avec un potager classique c’est la surproduction : toutes les salades arrivent en même temps et plus personne ne veut en manger, les courgettes donnent à tout va et on ne sait plus à qui les donner et rien qu’à l’idée de ramasser les haricots verts, tout le monde se trouve autre chose à faire. Pourquoi ? Parce que le potager traditionnel est un peu une émanation de l’après-guerre. Il ne fallait surtout pas manquer, donc vas-y que je te sème une raie de salade, deux raies de haricots verts, une raie de courgettes … Sauf à vous installer le samedi matin sur la place du marché, en procédant de la sorte vous êtes sûrs de produire trop ! Le potager en carrés se construit en fonction des besoins. Selon les habitudes de la famille, selon la quantité de légumes consommée, selon que vous visez l’autonomie en légumes ou seulement la distraction qu’apporte le jardinage, selon que vous prenez tous vos repas à domicile ou non, vous adapterez votre potager en conséquences.
Potager en carrés : des principes de base simples
Construire les carrés
Le potager en carrés est un ensemble d’unités potagères constituées comme son nom l’indique de carrés. Chaque carré mesure 1,20m de côté, un peu plus au nord de la Seine où les légumes ont besoin de d’avantage de ressources pour pousser convenablement, mais sans dépasser 1,40m de côté. Pourquoi ? Parce que vous allez voir !
L’intégralité de la surface formée par le carré de 1,20m de côté doit être accessible depuis les bords, sans avoir à marcher dans le carré or au-delà de 1,40m ce n’est plus possible sauf à avoir un gadjeto-bras !
Chaque grand carré de 1,20 m de côté est divisé en petits carrés de 30 cm, soient 16 petits carrés pour un grand carré.
Combien de carrés ? C’est en fonction des besoins que sera déterminé le nombre de carrés : un couple sans enfants qui prend rarement ses repas à la maison se contentera de trois carrés ; par contre une famille de quatre qui consomme régulièrement des légumes et prend la plupart des repas à la maison partira plutôt sur 6 carrés.
Les grands carrés sont fait avec des cadres en bois sans fond posés au sol ou avec tout autre matériau (pierres, panneaux tressés , briques, rondins de bois …). Si la terre de votre jardin est de bonne qualité et si vous habitez une région ensoleillée, vous pouvez vous contenter de délimiter des carrés de 1,20m de côté avec des tasseaux de bois par exemple. Mais si comme moi vous avez une terre pas terrible (argilo-calcaire, collante lorsqu’elle est détrempée et dure comme de la caillasse lorsqu’elle est desséchée) voire même pas de terre du tout (si vous installez un carré sur un balcon ou une terrasse par exemple), alors construisez un cadre avec des planches en bois non traité (les produits de traitements du bois sont extrêmement toxiques et passeraient dans la terre puis dans les légumes et donc dans votre organisme !) d’une hauteur d’au moins 30 cm et d’une épaisseur d’au moins 15 mm que vous poserez sur le sol après l’avoir désherbé (manuellement cela va de soi!).
Remplissez ensuite le cadre formé avec du terreau « Or brun » ou de la bonne terre végétale. Le fait de cultiver dans un carré hors-sol permet au sol de se réchauffer plus rapidement et compense de ce fait un moindre ensoleillement : cela crée une sorte d’effet serre qui accélère la pousse des légumes. Si vous installez un carré sur un balcon, faites attention au poids, limitez la taille du carré (90 cm de côté par exemple) et prévoyez un fond (une bâche géotextile pour ne pas que la terre s’échappe avec l’eau des arrosage), cela suffira pour vous faire plaisir avec quelques salades fraîcheur extra, des radis, des herbes aromatiques et quelques pieds de tomates cerises par exemple.
Les délimitations des petits carrés de 30 cm sont faites soit en posant des baguettes sur le sol, soit (je préfère) avec des fils tendus sur le cadre et maintenus par des pointes enfoncées sur le pourtour du cadre.
La rotation des cultures
La règle à respecter absolument dans le potager en carrés c’est la rotation des cultures. Ne pas cultiver la même chose au même endroit parce que vous allez épuiser le sol, la même plante ayant les mêmes besoins et parce que les ravageurs seront favorisés (s’ils pondent des œufs ou ont des larves dans le sol, celles-ci sont assurées de trouver leur pitance dès que la saison commence). Il y a cinq catégories de légumes :
- les légumes feuilles (salade, épinard, blette)
- les légumes fruits (tomate, courgettes, aubergine)
- les légumes racines (carotte, radis, navet)
- les légumes graines (fève, haricot, pois mange-tout)
- les légumes bulbes (oignon, ail, échalote).
Pour respecter les règles de la rotation des cultures :
- Ne pas mettre deux fois la même catégorie de légume (salade puis blette) : cela évite d’épuiser le sol puisque les minéraux mobilisés pour assurer la fructification ne sont pas les même que ceux qui interviennent dans la fabrication des feuilles.
- Ne pas faire succéder deux légumes de la même famille botanique (betterave puis épinard) : cela évitera la propagation des maladie et des ravageurs.
- Mélanger les cultures entre elles : si vous faites trois petits carrés de carottes ne les faites pas dans des carrés adjacents : plus vous mélangez les cultures plus les ravageurs sont désorientés et plus vous favorisez la biodiversité. La monoculture n’existe pas dans la nature, il y a toujours des mélanges d’espèces différentes. Le potager en carré s’attache à mimer cela avec succès.
- Placer les plantes les plus hautes vers le nord des carrés et le centre et les plantes les plus basses vers le sud et en bordure pour que le soleil bénéficie à toutes.
- Récolter les légumes jeunes et tendres pour favoriser la rotation et enchaîner avec autre chose.
Nourrir et protéger votre sol
Faites votre compost, vous avez tout à y gagner (en appartement vous pouvez vous essayer au lombricompostage) : vous réduirez vos déchets ménagers et vous rendrez à la terre ce qui lui revient. Vous enrichirez votre lopin de terre pour gratis et avec un produit naturel (si vous mangez des fruits et légumes bio, les déchets ne contiendront ni pesticides, ni résidus d’engrais et votre compost sera nickel. Si vous ne mangez pas bio, c’est l’occasion de vous y mettre mais bon, je vous parlerai de ça une autre fois, promis !)
Paillez le sol : la nature a horreur du vide, alors ne laissez pas le sol à nu, paillez avec les tontes de gazon, des feuilles, du bois raméal fragmenté (hein ? Kécécé ? Si vous avez des arbustes à tailler, vous récupérez les branches fraîches, vous les passez dans un broyeur et vous obtenez du bois raméal fragmenté autrement dit BRF pour les intimes). Le paillis enrichit le sol en se décomposant, et recrée de l’humus. Au potager rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme, Lavoisier était peut-être jardinier …
L’installation du potager
L’emplacement et la disposition
Choisissez le coin de votre jardin le plus ensoleillé possible. Le potager est souvent caché aux yeux des visiteurs, à l’arrière de la maison mais il ne faut pas cacher le potager en carré parce qu’il est très esthétique ! Par exemple, moi j’ai construit quatre grands carrés de 1,20 m de côtés et je les ai disposés en carré, cela fait donc un grand carré avec une allée en croix de 80 cm de large.
Les allées
Prévoyez au moins 80 cm pour pouvoir passer avec une brouette entre vos carrés. Quand au revêtement des allées, après avoir pas mal cogité sur la question, j’ai finalement laissé en herbe : ça évite de l’arracher, pas de gros travaux de décaissement positionnement de film géotextile puis apport de graviers ou autres sables et dalles… Vous passez la tondeuse en même temps que sur la pelouse puis un coup de coupe bordure le long des planches des grands carrés et le tour est joué. Certains mettent des dalles de bois, c’est peut-être joli mais c’est un merveilleux refuge à limaces … Vous pouvez tout imaginer, des graviers, des dalles, des poutres de bois …
Agrémenter votre potager
Vous pouvez créer autour de vos carrés potager des massifs fleuris, cela aura la double fonction d’agrémenter et d’attirer les pollinisateurs. Vous pouvez aussi planter quelques fleurs parmi les légumes. Gardez bien à l’esprit que vos carrés doivent être facilement accessibles de tous les côtés et positionnez-les en conséquences. Prévoyez aussi d’installer des structures verticales d’au moins 2 m de haut pour faire grimper des pois mange-tout, des courgettes coureuses de Nice, des haricots à rames, des melons et même des tomates à tuteurer : faites au plus simple, plantez deux liteaux en bois et fixez dessus un treillis à béton de 1,2m par 2 m, vous aurez ainsi un support pas cher, costaud et durable !
Le choix des légumes
Un grand choix de légumes peut être cultivé dans le potager en carrés. Choisissez en fonction de vos goûts et de votre curiosité. Faites des essais et des découvertes, questionnez les jardiniers voisins qui se feront un plaisir de vous répondre et de vous parler de leur expérience. Cependant, oubliez les légumes qui prennent trop de place (artichaut, asperge, cardon, rhubarbe, potiron …), qui ont un rendement inintéressant (pomme de terre, petits pois …) ou un cycle végétatif trop long (oignons jaunes, choux de Bruxelle …)
Les annexes
Prévoyez un coin compost et un châssis si vous voulez produire vous-même vos plants à partir de semis maison ! Le compost vous permettra de nourrir sainement vos plantations, un apport en début de saison et une poignée sur chaque petit carré lorsque vous changez de culture. Pas d’engrais chimiques évidemment, si je fais mon potager c’est pas pour balancer sur mes légumes des produits chimiques !
Si vous avez la place, installez une petite serre qui vous permettra de cultiver des tomates sans qu’elles risquent de prendre la pluie qui favorise l’apparition des maladies cryptogamiques comme le mildiou. Vous pourrez aussi démarrer plus tôt la saison et la finir plus tard en profitant du microclimat de votre serre. Cet aménagement vous laissera également la possibilité de cultiver des légumes exigeants en chaleur si vous n’habitez pas le sud de la France (je pense notamment aux poivrons et aux aubergines que j’ai beaucoup de difficulté à cultiver en Isère!)
Les avantages du potager en carré
L’arrosage est limité
La croissance est rapide du fait du réchauffement du sol, les végétaux poussent plus rapidement que dans un potage traditionnel. L’arrosage se trouve limité puisque le sol est riche en terreau, en humus et compost : ceci combiné au paillage fait qu’il retient bien l’eau. Deux à trois arrosages par semaine suffisent selon la météo. Installez un pluviomètre, s’il est tombé au moins 10 mm d’eau vous n’avez pas besoin d’arroser !
L’entretien est léger
L’entretien est extrêmement restreint, pas de corvées d’arrachage de l’herbe puisque toute la surface est occupée par les légumes. Dès qu’une indésirable se pointe elle est vite repérée par le jardinier qui l’extrait manuellement sans aucune difficulté. L’utilisation d’herbicide serait la preuve d’une grande misère intellectuelle et de la plus profonde idiotie ! Je suis sans pitié contre les personnes qui utilisent sciemment ces produits ! Le paillage du sol limitera également la pousse des adventices, en plus d’éviter le dessèchement.
Les nuisibles sont maîtrisés
Les ravageurs sont facilement repérés lors des inspections quotidiennes, le potager en carrés est de petite taille, c’est un potager mouchoir de poche qui rend facile l’observation attentive et le suivi du développement des cultures. Il suffit d’intervenir pour retirer les indésirables manuellement (pas de produits insecticides ou fongicides, à la rigueur de la bouillie bordelaise et encore, la concentration de cuivre dans le sol est nuisible pour la microfaune et notamment les vers de terre). Le mélange des types de légumes sème la zizanie chez les ravageurs qui arrivent moins bien à repérer leur pitance de prédilection ! Comme en plus les rotations de culture sont rapides, les pauvres bestioles sont carrément déboussolées ! Laissez un équilibre biologique s’installer, les prédateurs se chargeront de réguler les populations indésirables, faites donc confiance aux coccinelles, carabes et autres perce-oreilles pour vous donner un coup de main !
Adieu bêchage et sarclage
Le travail du sol est quasiment nul, pas de bêchage forcené, ce qui est mauvais puisque les couches du sol sont chamboulées ce qui perturbe gravement la microfaune du sol. Le bêchage dans le potager est aussi néfaste que le labourage dans les champs ! Contentez vous de biner et encore, si vous paillez, le sol restera aéré et vous n’aurez même pas besoin de biner pour casser la croûte superficielle qui se forme lors des arrosages ou des précipitations par le tassement de la terre. Si votre sol est compact, décompactez-le avec une grelinette (fourche écologique à deux manche), un super outil qui ne vous laissera pas de lumbago en souvenir de votre journée de jardinage !
Saveurs et tendreté
Récoltez des légumes jeunes et tendres, c’est un pur bonheur ! Ne vous lancez pas dans le concours de la plus grosse courgette, les légumes lorsqu’ils ont trop grossi ont tendance à être pleins de graines, à avoir une moins bonne saveur et à devenir durs ou filandreux pour certains d’entre eux.
Esthétique assurée
L’esthétique du potager en carré est parfaite, les gens ne manqueront pas de vous poser des questions sur ce drôle de potager : à vous de devenir son ambassadeur pour le faire connaître autour de vous. Si vous mêlez des fleurs aux légumes vous ajouterez encore une touche d’esthétisme supplémentaire.
École de la sérénité
La détente et l’ancrage dans l’instant : rien de tel que le jardinage pour vivre dans l’instant présent. Lorsque vous préparez vos semis, lorsque vous repiquez, lorsque vous récoltez ou simplement lorsque vous inspectez votre petit domaine, vous êtes instantanément absorbés par votre tâche et rien d’autre n’existe.
Un côté éducatif et ludique
Le potager en carré est aussi une occasion d’éduquer les enfants aux cycles de la nature. J’ai transmis mon virus de la gratouille et de la plantouille à ma petite louloute. Elle me suit au potager et me bombarde de question. Elle reconnaît les plantules des semis lorsque ceux-ci commencent à lever. Elle inspecte régulièrement le potager pour vérifier s’il n’y a pas quelques radis ou quelques tomates à récolter. Avec le potager en carrés il est très facile de réserver une zone aux enfants qui apprécieront d’autant plus les légumes si ce sont eux qui les ont cultivés !
Le développement personnel
La satisfaction et l’estime de soi ainsi que le sentiment d’accomplissement : oui ! Vous pourrez dire « Ce sont mes salades ! » ou bien « Et voilà les tomates de mon jardin » La fierté et la satisfaction du « C’est moi qui l’ai fait ! » vous comblera d’une joie simple. Écouter pousser ses légumes est un bonheur indescriptible !
Participer activement à la vie de la planète
Vous faites votre part : en jardinant propre, sans pesticides, sans engrais de synthèse, sans herbicide ou tout autre produit issu de la chimie, vous contribuez à créer un écosystème qui se suffit à lui-même. Vous apportez votre pierre à l’édifice de la biodiversité. Vous pouvez vous payer le luxe de planter des variétés anciennes, de récolter leurs graines pour recommencer l’année suivante, ce qui n’est pas possible avec les graines des semenciers industriels qui vendent pour la plupart des hybrides F1 stériles : avec les hybrides F1 vous semez mais si vous récoltez les graines produites par les plantes issues de vos semis, vous n’obtiendrez que des plantes chétives et improductives et certainement pas la plante que vous aviez lors du premier semis. C’est ainsi que les semenciers industriel brevettent le vivant et obligent les paysans à racheter des graines chaque année au lieu de prélever sur leurs récoltes la quantité de graines nécessaire à une nouvelle culture pour l’année suivante. Si vous trouvez ce genre de pratique révoltante, achetez vos graines à des associations telles que Kokopelli qui participent à la préservation du patrimoine végétal et ne commercialisent aucun hybride F1.
Voilà, j’espère vous avoir donné envie de jardiner et si vous jardinez déjà, avoir éveillé en vous le désir de découvrir une autre manière de jardiner avec le potager en carrés. Si vous connaissez déjà cette technique, faites-moi part de votre expérience. Si vous décidez de vous lancer, tenez-moi au courant et si vous avez des questions n’hésitez pas, je me ferai un plaisir d’y répondre dans la mesure où mes connaissances sur le sujet le permettent !
Jardinièrement votre,
Isabelle.
Source : L’art du potager en carrés – Eric Prédine et Jean-Paul Collaert
Photos : Isabelle Ducau
Très jolies ces photos, ça donne vraiment envie…! Mais, moi, je suis en appart 🙁 mais avec un petit balcon 😀 sur lequel je fais pousser mes herbes aromatiques! C’est mon petit potager à moi, que je bichonne (en attendant d’avoir mon lopin de terre et mon vieil arbre planté au milieu) : persil, ciboulette, thym et thym citron, coriandre, basilic, basilic thaï… de quoi cuisiner les légumes bio (du marché). Je me retrouve dans votre texte : Idem, souvenirs de mon père cultivant ses légumes dans un jardin loué dans un marais. J’adorer y aller…. beaucoup moins nettoyer les… Lire la suite »
Bonjour Stef, Merci pour votre commentaire. Même en appart, il est possible de se faire plaisir avec un micro potager en carré ou simplement des jardinières plantées d’aromatiques comme vous avez choisi de le faire. Les tomates cerises et les salades s’accommodent bien d’une culture en bacs, les radis aussi ou même les haricots verts nains. et puis un jour vous aurez votre lopin de terre pour donner libre cours à vos envies jardinières ! Il existe un réseau d’échange de jardins qui s’appelle « Savez-vous planter chez nous ? » qui repose sur le principe suivant : certains ont un jardin… Lire la suite »
Oh génial!!! Je viens de trouver près de chez moi un couple de retraités qui prête son jardin!!! Je les contacte dès ce soir!!! Merci, merci pour le tuyau 😀 Trop trop contente!!!! 😉
Oh ! Je suis super contente pour vous ! Tenez-moi au courant. Bon jardinage Steph !
et après on passe à la permaculture !
J’y songe … 🙂
Merci pour cet article passionnant ! Régulièrement je commence un potager (tous les ans en fait), qui finit presque systématiquement en friche faute de temps et surtout faute au découragement… Gratter les terre très argileuse chez moi aussi et finir avec mal au dos et des ampoules plein les mains, tenter vainement de sauver les tomates toutes rabougries par le mildiou (un vrai fléau, en Bretagne !!), bref, le potager à l’ancienne, en pleine terre et sans serre, ici c’est pas possible (alors que quand je vivais en région lyonnaise, je n’avais qu’à planter, arroser, manger…) et du coup, tu… Lire la suite »
Ça c’est cool Suny ! Je suis ravie de voir que tu es intéressée par le potager en carrés ! Tu vas voir, c’est un vrai plaisir ! Je ferai un autre article sur les tours de main et les astuces que j’utilise … Bon démarrage dans ton activité potagère ! Si tu as des questions, n’hésite pas surtout 🙂