En quoi le fait que votre parole soit impeccable peut-il avoir un impact sur la qualité de votre vie ? C’est ce que nous allons voir très vite. Dans mon billet précédent, je vous expliquais comment nos vie nous échappent sans que nous en ayons forcément conscience. Après avoir découvert ou redécouvert notre pouvoir personnel et le rôle qu’il a à jouer dans notre vie, je vous propose maintenant d’examiner le premier accord Toltèque : « Que votre parole soit impeccable ». Que faut-il comprendre ? Comment l’appliquer concrètement ? En tentant de répondre à ces questions nous nous offrons la possibilité d’une vie plus sereine.
Les étiquettes nous collent à la peau
Les accords Toltèques sont des principes de bon sens. Bien qu’ils soient faciles à énoncer, ils ne sont pas pour autant faciles à respecter. Le premier ne déroge pas à cette règle. « Que votre parole soit impeccable » est peut-être le plus difficile à appliquer au quotidien. Lorsque nous entendons une opinion ou une parole, si nous sommes d’accord avec, nous allons créer un accord qui viendra s’ajouter à notre système de croyances. Puis nous agirons de manière à confirmer cet accord pour ne pas donner à notre Juge intérieur l’occasion de se manifester. Par exemple, si vous pensez que vous êtes timide (sans doutes parce que vous avez entendu maintes fois lorsque vous étiez plus jeune « Il est timide ») vous allez agir comme un timide parce que vous pensez que c’est réellement ce que vous êtes. Si quelqu’un vient à vous dire : « Je n’ai jamais connu quelqu’un de plus timide que toi ! » ou encore « Tu es d’une timidité maladive ! », ces paroles viendront renforcer l’accord que vous avez conclu selon lequel vous êtes timide. Si par contre un jour une personne vient à capter votre attention sur une chose que vous avez faite et qui démontre que votre attitude n’a pas été celle d’un timide, alors l’accord sera fragilisé et vous serez même en mesure de conclure un nouvel accord selon lequel vous êtes capable d’oser et de faire ce qui vous tient à cœur.
Que signifie une parole impeccable ?
C’est une parole qui n’agresse pas, qui ne critique pas et qui ne juge pas. Une parole qui n’est ni dirigée contre moi-même ni dirigée contre autrui.
Si je descends la vitre de ma voiture pour traiter le conducteur d’à côté d’abruti parce qu’il m’a coupé la route, je lui envoie du poison émotionnel et je récolte en retour sa haine, sa colère ou sa honte, c’est à dire, son poison émotionnel à lui. Donc si je m’énerve contre lui, je me nuis à moi-même. Pensez-vous qu’après que je l’ai traité d’abruti, le conducteur en question se confonde en excuse ? J’ai des doutes… Peut-être qu’il suffit simplement d’être factuel et de lui dire avec un sourire « Cher Monsieur, vous m’avez coupé la route ! »
Je ne sais pas vous, mais moi lorsque je m’énerve contre quelqu’un (oui ça m’arrive encore même si c’est de moins en moins souvent), je ne me sens pas bien ensuite, au choix :
- je me sens indignée
- je marmonne et je rumine
- je n’arrive pas à digérer la chose
- je m’en veux de mon emportement et de ne pas avoir conservé mon calme
- parfois même je culpabilise parce que je me rends compte que j’ai blessé la personne
- je me sens vidée ou triste …
Rien de positif en tous cas ! Les autres sont le miroir de nous-même. Si nous sommes agressif, ils le seront aussi. Si nous nous montrons conciliants, ils auront tendance à faire de même. Si nous exprimons notre gratitude nous en recevrons en retour mais si nous crachons notre colère alors nous subirons aussi les foudres des autres.
Médisances et rumeurs
Les médisances et les rumeurs sont les pires mésusages de la parole. Nous exprimons des avis sur les autres sans savoir quels sont les détails de leurs vies, sans connaître leur situation ou le contexte précis.
La rumeur se répand et distille son poison émotionnel. Comme un virus, elle est capable de détruire une personne. Il suffit bien souvent d’entendre un avis tiers sur une personne pour lui coller une étiquette alors que nous n’avons pas encore fait l’effort de la connaître ; d’ailleurs, fort de cette étiquette, nous n’avons pas envie d’en apprendre plus sur elle ! C’est ainsi que les rumeurs nous font vivre dans la peur : la peur des autres. Bannir les paroles négatives de son propre langage revient à se protéger de celles émises par les autres à notre encontre. Les paroles négatives ne peuvent nous conduire à conclure un accord que si nous sommes entraînés à les utiliser et les recevoir .
Mon interprétation personnelle
Être bienveillant envers soi-même
Notre esprit constitue un terreau fertile pour les accords négatifs si nous avons l’habitude de nous parler sur le mode de la médisance. Arrêtons donc d’utiliser la violence verbale contre nous-même. Exit les « Que je suis bête : », les « Je suis cloche ou quoi ? », les « Je suis la reine des imbéciles ! » ou les « Je suis trop con ! » et j’en passe. Vous avez saisi ce que je veux dire. Arrêter de se maltraiter soi-même pour ensuite, par effet domino arrêter de maltraiter les autres. Le fait que votre parole soit impeccable par rapport à vous même se répercutera automatiquement sur les autres.
Réfléchir avant de parler
Dans notre société de l’immédiateté, nous avons perdu l’habitude de réfléchir avant de parler. Nous parlons à tort et à travers. Dans le meilleur des cas nous regrettons ensuite certaines de nos paroles, mais le mal est fait : nous avons blessé l’autre et notre Juge intérieur se fait un plaisir de nous le rappeler ! Commençons par faire attention aux mots que nous utilisons : c’est difficile, nous n’avons pas été élevés ainsi. Certains diront peut-être que faire attention à ce que l’on dit c’est perdre sa spontanéité. Peut-être faut-il voir les choses différemment ? Avoir une parole impeccable c’est s’entraîner à devenir spontanément positif. Que vaut la spontanéité si elle conduit à la peur et au rejet de soi ou des autres ?
Être sincère et pertinent
Soyons sincères avec nous-même et avec les autres. Ne faisons pas de compliments de complaisance, la personne qui les reçoit s’en rendra compte et recevra une charge émotionnelle négative qui ne manquera pas de nous revenir par effet boomerang. Préférons les encouragements aux compliments surtout si ces derniers ne viennent pas du fond du cœur. Lorsque vous envisagez de dire quelque chose, posez-vous les questions suivantes :
- Est-ce pertinent ?
- Est-ce positif ?
- Est-ce un soutien pour la personne à laquelle je m’adresse ?
- Est-ce susceptible de blesser l’autre ?
En fonction des réponses que vous apporterez à ces questions, vous saurez s’il vaut mieux parler ou se taire.
Utiliser le « Je »
Lorsque vous avez un problème avec quelqu’un, parlez-en toujours en disant « Je », dites ce que vous ressentez personnellement, ne rendez pas les autres responsables de votre problème. Votre problème n’appartient qu’à vous, il est lié à la perception que vous avez d’une situation. Par exemple dites « Je me sens fatigué et j’ai besoin d’être au calme » plutôt que « Tu me casses la tête avec ta musique débile » parce que si vous étiez en forme, peut-être auriez-vous envie de danser sur cette même musique ! Tout n’est qu’une question de point de vue. N’agressez pas pour ne pas être agressé en retour.
Choisir des mots positifs
Lorsque nous évoquons nos problèmes, évitons de noircir le tableau avec des mots négatifs. Le langage catastrophiste ne fera que nous enfoncer un peu plus la tête dans nos problèmes.
Même sur des choses simples, nous avons le pouvoir de changer nos habitudes. Par exemple, à la question « Comment ça va ? », ne répondez pas « Ça va pas trop mal » mais dites plutôt « Ça va assez bien ». C’est le principe du verre à moitié plein opposé au verre à moitié vide. Avec vos paroles, vous créez votre vie. Alors faites en sorte que votre parole soit impeccable. Les paroles négatives vous ancreront dans le négatif. Fuyez les personnes négatives et pessimistes, celles qui ont le don de vous miner le moral : elles sont capables de ruiner votre journée d’un seul mot !
Votre parole est votre pouvoir de création. Si vous passez vos journées à vous plaindre de votre santé ou à vous lamenter sur votre travail, vous vivrez enfermés dans une bulle négative, vous renforcerez les accords négatifs qui dégradent votre qualité de vie : vous contribuerez à vous persuader que votre santé est vraiment mauvaise et que votre travail est le plus pourri qui soit. En ce point, nous pouvons rapprocher le premier accord Toltèque de la pensée positive. Les mots ont un grand impact sur notre subconscient : si vous dites « Je ne vais pas trop mal », quel est le mot clé dans cette phrase ? Mal : c’est le mot clé qui ressort, celui qui va marquer votre subconscient venir renforcer vos schémas de pensée négatifs. Si vous dites « Je vais assez bien », le sens général de cette phrase est le même que celui de la précédente mais du point de vue de notre subconscient c’est la nuit et le jour.
Que votre parole soit impeccable
Il ne tient qu’à vous de vous construire une vie plus sereine. Commencez dès aujourd’hui à faire en sorte que votre parole soit impeccable. Vous rencontrerez des difficultés à respecter cet accord mais ce n’est pas grave, recommencez sans cesse, persévérez, c’est une question d’habitude. Souvenez-vous comme il était difficile pour vous de conduire la première fois ou bien de faire de la bicyclette. Pourtant aujourd’hui vous conduisez tout en discutant avec votre passager ou en écoutant la radio et lorsque vous faites du vélo vous n’avez pas besoin de réfléchir pour ne pas vous casser la figure. Pourquoi ? Parce que vous vous êtes laissé le temps de l’apprentissage. La démarche n’est pas différente pour que votre parole soit impeccable, c’est une question d’apprentissage. Vous verrez par la suite que les quatre accords Toltèques sont liés entre eux. Ils sont logiques et pleins de bon sens. La prochaine fois, nous décortiquerons le deuxième accord Toltèque : quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle.
D’ici là, portez-vous bien et que votre parole soit impeccable !
Isabelle.
Photos : CC0
Merci pour ce retour très pertinent. J’avais lu les accords toltèques mais récemment des élements de ma vie due à mon manque de précision par exemple ou au fait d’accepter trop vite une proposition sans vérifier son agenda et devoir annuler par la suite m’ont ramené à cet accord. Il est évident qu’il y a aussi le fait d’être précis dans parole impeccable et donc de savoir éviter les malentendus et confusions. Enfin il s’agit aussi de prendre le temps de vérifier ce qu’on dit, écrit et nos engagements pour éviter de décevoir par la suite les personnes concernées. J’ai… Lire la suite »
Bonjour Raphaël,
Apprendre à se connaître est le travail de toute une vie. Maintenant que vous avez pris conscience du fait que votre spontanéité pouvait poser problème dans certaines situations, vous y serez plus attentif et vous apprendrez à composer avec cette facette de vous-même. Dites-vous que vous faites de votre mieux pour améliorer ce qui peut l’être 😉
Bonne continuation à vous,
Isabelle.
Très intéressant, cet article 🙂 Je travaille, ou plutôt j’essaie de travailler depuis pas mal de temps sur certains des points que tu abordes, mais effectivement, ce n’est pas toujours évident, même après quelques années… Mais pour l’exemple de la bienveillance envers soi-même, je peux confirmer que c’est important. Il y a quelques années, j’ai fait une petite psychothérapie qui a révélé, entre autres, un grave manque de confiance en moi et surtout un profond mépris envers moi-même. Ma psychologue m’avait dit qu’il ne fallait surtout pas que je m’insulte moi-même, pas même un simple « t’es trop con » quand je… Lire la suite »
Merci Suny pour ton commentaire ! Tu sais, il ne faut pas se mettre la pression, mais j’y reviendrai en temps et en heure à travers un autre billet. La perfection n’existe pas, il faut juste s’améliorer et se sentir humain : tu es donc sur la bonne voie ! 😉 Bonne continuation et tant mieux si mes billets peuvent t’aider !