Se gratter le dos : un plaisir simple.

statue de dosQui n’a jamais eu envie de se gratter le dos ? En feuilletant mon carnet de gratitude, je me suis rendue compte qu’il y avait quelque chose que j’avais noté assez souvent : le fait de se gratter le dos ! Ou plutôt devrais-je dire, le fait de me faire gratter le dos. Les démangeaisons, scientifiquement dénommées prurits – rien que le mot, j’ai déjà envie de me gratter – peuvent sévir n’importe où de façon plus ou moins violente. Lorsque la démangeaison est trop importante et génère une douleur, il faut envisager d’en trouver la cause afin de se soulager durablement. Ce n’est pas ici notre propos.

Pourquoi ça gratte ?

Lorsque je ressens une démangeaison à la main ou sur le cuir chevelu, je peux facilement soulager cet inconfort en me grattant avec la main. A peu près tous les endroits du corps susceptibles d’être le siège d’une démangeaison sont accessibles sauf le dos. A moins d’être suffisamment souple, il reste difficile de se gratter le dos. Même si à force d’acrobaties et de contorsions je finis par atteindre LA zone qui me démange – bien souvent il ne s’agit que de quelques millimètres carrés – il reste que la position n’est pas confortable et ne permet pas d’apprécier le bienfait du grattage dans toute son intensité.

chat

Les animaux aussi apprécient de se gratter le dos : certains pratiquent en groupe comme les singes et d’autres se débrouillent tout seuls comme les ours qui frottent leur dos contre les troncs des arbres ou les chats qui se roulent au sol pendant plusieurs secondes, de préférence dans les graviers. Il est facile d’imaginer que peut-être, les animaux sont la proie malheureuse de parasites qui font la java sur leur échine, engendrant le besoin impérieux et bien compréhensible de se gratter le dos. Soit mais moi alors ? Quand le dos se met à me démanger, de quoi s’agit-il ? Je n’y ai jamais trouvé de parasites en train d’exécuter un quadrille ! Il y a donc une autre explication.
En dehors de la piqûre de moustique ou de la crise d’eczéma qu’est-ce qui peut bien déclencher de façon subite une furieuse envie de se gratter le dos ? Après quelques recherches à ce sujet, il semble acquis qu’il n’y a guère d’explications disponibles pour satisfaire ma curiosité. L’une des voies que j’ai explorée et qui propose un début d’explication est celle de l’étude du rapport qu’il existe entre le psychisme et les symptômes qui se manifestent dans notre corps. Plusieurs thérapeutes ont exploré le lien qui existe entre les émotions que nous vivons et les maladies que nous déclarons. Jacques Martel – dont je vous ai déjà parlé à propos de la technique des bonhommes allumettes – basé sur son expérience et les observations qu’il a réalisé au cours de plusieurs dizaines d’années de prise en charge de patients en thérapie, a analysé pour chaque type de malaise ou de maladie les liens possibles avec le vécu émotionnel des personnes qui manifestaient des symptômes. Il propose les liens suivants à propos des démangeaisons en général. Selon lui, les prurits seraient en relation avec quelque chose qui « se glisse » sous la peau et crée une irritation intérieure. En d’autres termes, la démangeaison nous parle de contrariété et de désirs insatisfaits, générant une impatience qui se manifeste par le grattage. Le fait de se gratter le dos soulage, c’est indéniable mais cela n’empêche pas que la démangeaison revienne plus tard, dans quelques minutes, quelques heures ou quelques jours. Donc notre corps nous parle mais il est souvent bien difficile de décoder ses messages. La démangeaison serait le reflet d’une insatisfaction, d’un besoin inconscient de changement dans notre vie. Il faut donc considérer le grattouillis comme un message. Le remède serait alors d’accepter de voir ce qu’il y a à changer dans notre vie en nous faisant totalement confiance ! Sachant que du point de vue métaphysique, le dos est rattaché à tout ce qui et support et soutien dans la vie.

Se gratter le dos : Comment ?

Donc je suis là, avec une petit point précis qui me démange pile poil entre les deux omoplates. Que faire ? Deux possibilités : je suis seule ou bien il y a quelqu’un avec moi.

Si je suis seule, je dois me débrouiller pour atteindre le point sensible d’une manière ou d’une autre et voici les différentes alternatives auxquelles j’ai pensé :

  • Rapide mais assez inconfortable, je me tortille pour atteindre l’endroit en question avec mes doigts, voire mes ongles si j’en ai et je gratte frénétiquement. Ceci nécessite une souplesse minimale que tout le monde n’a pas, je pense à une personne en particulier qui se reconnaîtra sans peine !
  • J’ai un arbre à disposition et aucune peur du ridicule et j’utilise la technique de l’ours : je me gratte le dos contre le tronc de l’arbre avec délectation. Un peu louche mais finalement pas plus que de câliner les arbres… Oui, oui, mais ça je vous en parlerai une autre fois peut-être…
  • J’ai une branchette que je viens de ramasser au bord du chemin et si l’épaisseur de vêtement est assez faible, cet outil improvisé devrait me suffire pour soulager la démangeaison.
  • Si je suis prévoyante et que je me trouve chez moi au moment de l’attaque de grattouille, je prends mon gratte-dos et hop, j’atteins sans trop de difficultés l’endroit précis de mon inconfort.

gratte-dos-telescopique

  • Si je ne suis pas prévoyante et que je ne me suis donc pas équipé de l’appareil adéquat, je peux utiliser tout autre outil improvisé comme le chambranle d’une porte ou le chant de la porte elle-même, la poignée du four ou celle du réfrigérateur, une règle, la pince pour le barbecue, que sais-je…

Si j’ai la chance de ne pas me trouver seule au moment où la démangeaison dorsale se manifeste alors c’est super !

  • Je demande à la bonne âme qui m’accompagne de me gratter : « Gratte-moi le dos s’il te plaît ! » et là je n’ai plus qu’à téléguider « Descends » « Plus à droite » « Plus haut » « Stop ! Làaaaaaaah ! » < soupir > « Merci ! »
chimpanzés se gratter le dos
 » Descends un peu… sur la gauche… Oui ! Là ! Parfait ! »
  • Je peux aussi demander à ce qu’on me frotte le dos avec un gant de crin « Rhaaaa ! »
  • Mais quand même, je vous ai gardé le meilleur pour la fin : le must, le top du top si vous êtes intime avec un homme et que par bonheur il ne s’est pas rasé le matin, vous avez un gratte-dos tout trouvé et hyper efficace. Dos nu, je m’allonge à plat ventre et je demande à mon mari de me gratter le dos avec sa barbe. C’est super agréable, tellement, que même quand je n’ai pas le dos qui me gratte je lui demande quand même ! D’ailleurs c’est tellement agréable que je vous conseille de fermer les fenêtres parce que les voisins pourraient mal interpréter les vocalises émises… Encore que quelques fois cela puisse servir de préambule pour d’autres activités… Mais je m’égare ! Où en étais-je ? Ah oui ! Il ne faut pas que la barbe soit trop longue, en fonction de la rudesse du poil de l’homme en question et de la vitesse de pousse cela peut varier mais en général une barbe de 1 à 2 jours est parfaite. Au-delà, le poil est trop long et ne râpe plus assez, ça ne fait plus le même effet. Je vous assure, c’est un véritable soin bien-être, à pratiquer sans modération ! De la même façon que pour un grattage manuel, il est possible de guider le barbu officiant pour qu’il frotte exactement là où ça démange. A chaque fois qu’il a terminé, je lui dis
    « – Quel dommage que je ne puisse pas te faire la même chose !
    Ce à quoi il répond :
    – Tant mieux ! Je te vois mal avec la barbe ! »

Bref, il ne faut pas se priver de se gratter le dos quand on en a envie !

Grattez-vous bien !

Isabelle.


Photos: CC0 Pixabay

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Bernard
Bernard
19 août 2019 20 h 46 min

Avez vous essayé le goupillon pour nettoyer les bouteilles, c’est extra pour se gratter le dos.

Elsie
Elsie
24 novembre 2018 8 h 03 min

Tellement vrai… et les gènes? Ma mère adorait, tout comme moi. Bonne idée la barbe naissante, en fin de semaine mon compagnon routier a pile poil ce qu’il faut le vendredi soir. Tant pis pour ce qu’il pensera de l’état de mes neurones. A défaut, la cuillère à spaghetti, ouiiiiii je vais la sortir, elle dort dans un tiroir.

gaspe
gaspe
25 juin 2018 8 h 48 min

Etant particulièrement sensible au syndrome de Baloo (il en faut….peu pour être heureux..), je me suis aussi intéressé au phénomène. A noter que j’évoque ici juste le grattage « d’agrément » et non consécutif à des démangeaisons de boutons ou piqûres Je me suis rendu compte que l’effet était nettement différent si c’est « moi » qui me gratte le dos ou la personne que j’aime. De là à en déduire qu’il y a une large influence psychologique, il n’y a qu’un pas que je n’hésite donc pas à franchir. Un peu plus à droite… plus haut….plus bas, là, tu y es !!!! vous… Lire la suite »

Didier
Didier
8 janvier 2018 12 h 49 min

j’habite en Bretagne dans une vieille maison en granite, et le granite pour gratter le dos c’est super ! Tout le monde rigole, mais cela soulage agréablement ! Bien sûr cela ne vaut pas la main de l’homme … si vous voyez ce que je veux dire …

Michel
Michel
8 septembre 2016 15 h 08 min

Bonjour, moi aussi j’ai ce ‘pêché mignon’, depuis tout petit. Cela m’a pris vers 4-5 ans, aujourd’hui encore, à 46 ans, j’ai des envies incontrôlables et incessantes de gratouilles. J’ai oui-dire que cela pouvait provenir de la circulation du sang notamment chez les personnes minces qui auraient les vaisseaux sanguins trop proches de la peau. Ceci dit je n’ai pas eu de diagnostic formel..Donc à creuser.
En tout cas je me suis complètement retrouvé dans votre article…
Cordialement,
Michel

Estelle
10 mai 2016 16 h 14 min

Voilà un article inattendu et original

Estelle
lalippequimurmure.fr

Suny
9 mai 2016 12 h 25 min

Je n’ai rien de constructif à dire, juste que j’adore (ton article ET le gratouillage de dos ^^)
Bonne semaine Isabelle ! 🙂