Il y a quelques temps de cela, j’avais commis un billet sur le temps qui passe et court. Nous avons souvent la sensation que le temps passe vite. Cela est sans doute lié à nos modes de vie trépidants. Le temps a un côté relatif en ce sens que sa perception peut être influencée par tout un tas de paramètres. Aujourd’hui j’ai invité Christelle du blogue Mindsytle et Noix de cajou à s’exprimer sur Les carnets du Bien-être pour vous parler de la solw life. Pour ceux qui ne sont pas familiers de la langue de Shakespeare, en anglais « slow » c’est ralentir et « life » c’est la vie. C’est donc ralentir le rythme. Vous connaissez ce concept ? Oui ? Alors vous allez pouvoir enrichir cette réflexion par vos témoignages et vos commentaires. Non ? Lisez donc ce retour d’expérience d’une pratiquante de la slow life et dites-nous un peu ce que cela vous inspire ou vous évoque. Je laisse le clavier à Christelle. Bonne lecture !
Je vais témoigner ici de mon changement de vie en adoptant la slow life et vous montrer pourquoi je pense qu’il est indispensable dans nos vies de survoltées de ra-len-tir.
Je me présente, je me prénomme Christelle et je suis une soixante-huitarde de naissance. Après mon burn-out en 2012, je n’avais plus d’autre choix que de ralentir. Mon corps m’avait bien fait comprendre qu’il fallait se calmer. J’ai donc regardé la vie d’un autre œil. J’ai dû abandonner un nombre incalculable de tâches qui m’étaient imparties et revenir à l’essentiel. C’était devenu une question de survie. J’ai vécu un tsunami corporel, psychique et spirituel. Heureusement le tsunami s’est transformé en seconde naissance. J’ai lu, écouté, visionné, discuté, échangé, réfléchi à propos de la vie, de la spiritualité, de l’Être. J’étais en terre inconnue car j’ai réellement eu l’impression de passer du côté matériel au côté spirituel de la vie. Je vais partager avec vous ma nouvelle vie « Slow Life » en espérant que cela puisse vous apporter des outils concrets pour prendre soin de votre bien-être.
La Slow Life : ses origines
La slow life est un mouvement issu d’une philosophie de vie revendiquée par le journaliste, sociologue et critique gastronomique Carlo Pétrini en Italie. Tout est parti de la campagne que Carlo Pétrini a initié en 1986 contre l’ouverture d’un restaurant MacDonald près de la place d’Espagne à Rome. Il refusait la restauration rapide et la mauvaise alimentation en général. Il créa ainsi le mouvement de la slow food privilégiant la cuisine traditionnelle et régionale par le biais d’une agriculture locale et respectueuse des écosystèmes. De ce concept de slow food découlera toute une déclinaison de « slowconcepts » dont la slow life fait partie.
La slow life est donc un concept de vie ayant une approche fondée sur le moment présent, donnant du sens à nos activités et refusant la dictature de l’horloge qui nous pousse sans cesse à aller plus vite. C’est un mode de vie sain dans lequel le virtuel et le superflu sont abandonnés au profit de l’essentiel et de l’authentique.
La Slow Life : quésaco ?
Tout d’abord je tiens à vous préciser que la slow life ce n’est pas « ne plus rien faire » mais le faire autrement.
Notre société a pour principe rapidité = performance = réussite. J’étais formatée à ce principe et lorsque je déviais de ce principe, j’étais la reine de la culpabilisation. De nombreux hommes et femmes ressentent négativement la frénésie de leurs vies sans réussir à en reprendre le contrôle. J’étais comme eux ! Mais l’univers m’a rappelée à son bon souvenir et je n’ai eu d’autre choix que de ralentir et mettre en place une vie plus « slow ». Et ce n’est pas chose aisée que de se lancer dans cette aventure car nous vivons dans la société du toujours plus vite, plus grand, plus loin. L’humain a créé les machines pour gagner du temps mais est devenu l’esclave de celui-ci. Nous avons l’impression qu’en étant constamment occupés nous sommes dans l’hyper productivité mais rien n’est plus faux! Nous sommes dans l’hyper occupation avec une peur viscérale de l’inoccupation. Dorénavant je vois l’inoccupation tant diabolisée par notre société comme une source de bonheur et de bien-être.
J’ai effectué une réévaluation de mes priorités. J’ai appris à dire non à tout ce qui ne me paraissait pas prioritaire. De cette façon j’ai gagné du temps que j’ai pu réutiliser pour des activités et des projets porteurs de sens à mes yeux. Prenons un exemple : je cesse de vagabonder sur des sites marchands et je lis ce livre inspirant qui traîne depuis des mois sur ma commode 😉 . C’est une habitude à prendre que de se poser régulièrement la question :
Est-ce que ce que je suis en train de faire va me faire avancer dans ma vie?
Cette nouvelle façon d’appréhender la vie m’a redonné force et énergie. La slow life passe aussi par notre alimentation. Elle privilégie les circuits courts et une alimentation issue de l’agriculture locale et biologique.
Comment ai-je appliqué la Slow Life ?
Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain ! Vous ne pouvez pas, soudainement, révolutionner votre organisation et votre façon de vivre : ce serait beaucoup trop violent et générateur de stress! Tout le contraire de ce que l’on veut mettre en place ! Alors soyez patient et allez vers le changement à votre rythme. Rome ne s’est pas construite en un jour : et bien votre slow life non plus 😉
Chez moi
Je sollicite de plus en plus le bouton « off » de mes appareils connectés et autres sollicitations technologiques. Soyons honnêtes : après avoir passé du temps sur nos différents écrans, combien sommes-nous à nous dire : je n’ai pas assez de temps pour ci ou ça ? Une journée possède le même nombre d’heures pour chaque individu c’est à dire 24 heures. Et bien au lieu d’utiliser mon temps en flânant sur les réseaux sociaux dorénavant je préfère lire un bon bouquin, aller voir mes supers copines que je n’avais pas vues depuis des lustres et qui sont pourtant si chères à mon cœur.
Qui se dit sur son lit de mort : « Ah tiens c’est vraiment dommage, j’aurais aimé passer plus de temps sur Facebook ». Ok c’est peut-être un peu extrême comme exemple mais il n’en est pas moins réel. Bronnie Ware, infirmière australienne en soins palliatifs, a reçu de nombreux témoignages de personnes en fin de vie en exerçant son métier. Elle en a fait la synthèse dans son livre « Les 5 regrets des personnes en fin de vie » :
- J’aurais aimé avoir le courage de vivre une vie vraie pour moi-même, pas celle que d’autres attendaient de moi.
- J’aimerais ne pas avoir travaillé si dur.
- J’aurais aimé avoir le courage d’exprimer mes sentiments.
- J’aurais aimé rester en contact avec mes amis.
- J’aurais aimé choisir d’être plus heureux.
Ma rencontre avec la philosophie de la Slow Life m’a permis d’instaurer l’habitude de prendre le temps de s’écouter les uns les autres, de s’accorder du temps paisible en famille. J’ai arrêté de tout planifier à l’excès (j’avoue que j’ai quand même encore des progrès à faire à ce sujet hihi) : si votre ado décide de glander cet après midi et bien soit ! Il s’activera à un autre moment.
Et les tâches ménagères allez-vous me suggérer ? Et bien trouvez une solution pour les réduire quitte à dispatcher quelques menus travaux au sein de la famille. Cela vous fera gagner un temps précieux. Je vous imagine lever les yeux au ciel en pensant :
Plus facile à dire qu’à faire !
Oui, mais c’est en expérimentant qu’on avance et non pas en jugeant sans expérimenter. Par exemple, je vais vous partager des solutions que j’ai mises en pratique (il va falloir que j’en trouve encore d’autres mais c’est un début) :
- J’ai revu ma façon de m’occuper du linge familial en cessant de plier « comme on m’avait appris » et trouvé d’autres méthodes plus rapides.
- Fini le pliage des sous vêtements : j’empile à plat
- Je replie tout de suite à la sortie du sèche linge comme ça moins de repassage
- Mes enfants étant à un âge capable de faire une lessive, et bien depuis peu ils gèrent leur linge
- J’ai investi dans un robot aspirateur (soldé à 60% sinon ce n’est pas vraiment « slow » 😉 ) exit le passage d’aspirateur quotidien
- Je prépare mes repas de sorte que nous puissions nous en régaler deux fois.
- Etc…etc…
Croyez-moi : je vous donne ces exemples en toute humilité car je suis encore loin de la complète slow life. Loin de moi l’idée d’imposer une façon de procéder. Je suis juste dans le partage de choses aidantes qui fonctionnent pour moi. Si vous avez d’autres idées d’organisation surtout écrivez-les dans les commentaires en dessous ça ne pourra qu’aider 😉
Pour en revenir à la préparation des repas, la slow life met en avant les préparations mitonnées que l’on prépare ensemble. Quoi de plus délicieux que de partager ce moment ensemble en discutant de choses et d’autres?
Au travail
Carl Honoré, journaliste canadien, auteur du best-seller traduit dans 30 langues « Éloge de la lenteur » explique :
Regarder son agenda, établir une liste, de l’entrée la plus importante à la plus négligeable, et tailler en partant du bas, en se demandant « Qu’est-ce qui compte vraiment ? Qu’est-ce qui me paraîtra encore significatif dans cinq ans ? »
Voilà : ça parait simple et évident et pourtant combien sommes-nous à l’appliquer réellement ? Essayez et vous serez surpris de constater que vos dossiers se bouclent beaucoup plus rapidement. Et de cette manière vous pourrez incorporer à votre journée une activité plaisante. Vous vivrez un moment qui vous ressourcera et vous donnera un regain d’énergie.
En vacances
La slow life en vacances consiste à choisir une destination sans planifier son itinéraire de vacances. Vous pouvez d’ailleurs lire ici et ici mon aventure de cet été (et ce n’était pas gagné d’avance !)
La slow life c’est privilégier les lieux calmes et ressourçants. C’est le moment de se reconnecter à la nature et de suivre son rythme biologique. On est à l’écoute de son être et de ses besoins. On apprécie l’authentique et les rencontres fortuites plutôt que de tout planifier. Et si on n’a pas eu le temps de « tout voir » au moins on a pris le temps de « bien voir ».
Il existe une certification cittaslow pour des villes qui répondent aux critères du « mieux vivre ». Vous pouvez découvrir la liste mondiale de ces villes sur le site cittaslow.org.
En conclusion
La slow life me permet vraiment d’apprécier le temps et le moment présent. Cette façon de vivre est à la portée de toutes et tous. Il demande quelques efforts au début mais quelle satisfaction de bien-être ! Certes il y a des journées pendant lesquelles le flux sociétal vous emporte mais si vous gardez votre objectif en tête, vous savez qu’après cette journée trépidante vous prendrez du temps pour vivre pleinement : là est la vraie richesse de la slow life.
Pensées bienveillantes,
Christelle.
Photos : Common Creative CC0
Bonsoir Christelle, bonsoir Isabelle, La vie se charge bien de nous donner « les claques » qu’il faut pour nous ramener dans notre chemin de vie : à nous d’être à l’écoute et -oui- de changer notre mode de vie, de ralentir, ou plutôt de redonner les priorités à ce qui nous aide à vivre. Je rajouterais pour se simplifier la vie, faire aussitôt et ne plus céder à la procrastination : c’était un de mes soucis, une facture, un courrier que je laissais traîner. quand j’ai adopté de traiter tout de suite, ma vie s’est simplifiée d’elle-même…et je reconnais que j’ai… Lire la suite »
Merci pour ce témoignage Murielle. J’ai moi aussi abandonné le repassage et c’est même mon mari qui m’y a poussé ! Ça le scandalisait de me voir passer du temps sur un truc pas important pour nous. Je suis revenue sur le sujet de la Slow life et de la notion de ralentir le rythme en écrivant un billet assez récemment que vous trouverez ici .
Bonne continuation au rythme qui vous convient
Isabelle.
Bonjour Isabelle,
Merci pour ce bel article très complet qui permet de poser les bases des bonnes résolutions à l’approche de la nouvelle année. J’ai moi même écrit un livre de DIY sur le slow life pour permettre à chacun de prendre le temps de concevoir sa propre décoration intérieure (car je suis une blogueuse déco) ! Bises
Merci Clem, pour ton commentaire,
Amicalement,
Isabelle.
Bel article ! 🙂 Je « pratique » la slow life depuis quelques années, j’y ajoute (ou plutôt enlève !) des habitudes par petites touches, et je ne m’en sens que plus légère… ma vie est de plus en plus simple ! 😉 Le repassage, ça fait bien longtemps qu’il a sauté de mes habitudes, et je n’ai jamais eu la moindre remarque… (et même si j’en avais eu, qu’est-ce que ça peut faire ??) Maintenant, j’ai le temps d’ajouter une demi-heure (au moins !) de yoga à ma journée, presque tous les jours. Le bonheur ! Bises à toutes les deux… Lire la suite »
Merci Marianne 🙂 Supprimer les habitudes chronophages inutiles et simplifier aussi matériellement parlant permet d’alléger sa vie. Trier, jeter, donner, vendre puis ranger ce qu’il reste en ne gardant que le nécessaire et ce qui nous met en joie. J’ai commencé ce processus et j’observe que c’est très intéressant en terme d’allègement mental ! Ce sont les préceptes de Marie Kondo. Même si je ne suis pas en phase avec tout ce qu’elle écrit dans son livre « la magie du rangement » je trouve énormément de pistes d’inspiration et d’amélioration. Lorsque j’aurai fini de ranger, j’écrirai sur ce sujet. Bises à… Lire la suite »
Bonjour Isabelle,
Je tenais à vous remercier de m’avoir permis de partager sur votre blog mon expérience de la slow life. J’émets le souhait que cet article aidera quelques un(e)s de vos lecteurs à s’épanouir ou s’apaiser et à trouver (ou retrouver) le chemin de leur bien-être intérieur.
Belle journée à vous,
Christelle.
Merci Christelle !
Concernant le repassage j’ai fait plus fort que vous : j’ai carrément arrêté de repasser et je me suis dit « Je vais bien voir si quelqu’un se plaint… » Vous savez quoi ? Personne ne s’est plaint !!! Donc j’ai définitivement arrêté de repasser 🙂 et ça c’est cool parce que j’avais horreur de ça ! Je ne sors le fer que quand mon mari met une chemise si on est de mariage, c’est à dire pas souvent et celui ou celle qui s’achète un truc qui se repasse se débrouille tout(e) seul(e).
Amicalement,
Isabelle.