Entre hiver et printemps : balade pour les yeux

chemin entre hiver et printempsEntre hiver et printemps mon cœur balance : les charmes de l’un et le désir de l’autre. Cette année l’hiver a été un peu étrange du point de vue météorologique. Pas vraiment ce à quoi on peut s’attendre du moins ici, en Isère. Je ne sais ce qu’il en a été chez vous, mais l’hiver s’est fait relativement discret…
Entre hiver et printemps, il y a quelques jours de cela, je suis partie me promener dans ma campagne dauphinoise assez tôt le matin et je me suis retrouvée à passer d’une saison à l’autre au fil de ma balade. Je vous invite à partager ce moment d’émerveillement, puisque c’en était un !

Qu’a-t-on vu de l’hiver jusqu’à maintenant ? Quelques gelées en octobre nous ont obligé à gratter le pare-brise et à rentrer les plantes gélives à l’abri. Mais nous sommes d’accord que ce n’était pas encore officiellement l’hiver. Celui-ci était supposé arriver ensuite … Finalement, pas de neige au grand dam des enfants qui auraient apprécié de faire de la luge. Peu de bois passé pour se chauffer, seules quelques gelées anecdotiques se risquaient à frôler les -8°C. L’hiver avait la tête ailleurs, comme le lièvre de la fable, il gambadait je ne sais où, sans se soucier de sa fin prochaine.

fleurs de cognassier
Les cognassiers en fleurs en décembre 2015
Chatons noisetiers
Les pendeloques des noisetiers en janvier 2016

Et pendant ce temps, le printemps se prenait à rêver d’anticipation ! Il accrochait des fleurs dans les cognassiers dès le mois de décembre et suspendait les chatons dans les noisetiers pas plus tard qu’en janvier. Il faut croire que l’hiver s’est senti quelque peu offensé du peu de considération que tout un chacun lui portait, certains ayant poussé l’audace jusqu’à ne pas installer les pneus hiver sur leurs véhicules … Non d’un petit bonhomme de neige ! Ils allaient voir ce qu’ils allaient voir ! Il n’était pas fini et peu lui importait les fleurettes dans les buissons ou les chants des oiseaux, il allait lancer une contre-offensive pour donner une bonne leçon au printemps qui avait osé empiéter sur ses plate-bandes. Et voilà que la neige est arrivée alors qu’on ne l’attendait plus, obligeant les jonquilles du jardin à ployer la tête et à s’incliner devant son altesse sérénissime. Les crocus qui étaient prêts n’osaient plus vraiment déployer leurs corolles. Seuls les perce-neiges se moquaient éperdument de tous ces atermoiements en agitant leurs clochettes impertinentes ! Les enfants n’étaient pas contents, eux qui rêvaient maintenant de cabanes et d’arbres pour grimper dedans, de courses dans les champs et de jouer dehors jusqu’à la nuit.

crocus  perce neige

Une lutte d’influence acharnée commença entre hiver et printemps. Un jour de neige bien lourde et bien collante venait donner l’avantage à l’hiver (oui parce que le printemps tenait à mettre son grain de sel tout de même en saturant la neige d’eau) ; cette neige tardive mettait en émoi les oiseaux du jardin inquiets de savoir si le restaurant allait continuer à fournir les repas alors que l’hiver tirait théoriquement à sa fin.

Pinson
– « S’il vous plaît ? Bonjour, c’est au sujet du restaurant … »

Suivaient deux jours de soleil avec un ciel bleu à faire se trémousser d’impatience mes origines sudistes ; les oiseaux rassurés reprenaient leurs activités de construction tout émoustillés. Et de nouveau, un sursaut d’honneur de l’hiver ramenait la neige qui revenait saupoudrer de blanc la campagne, les collines dauphinoises et les montagnes de Chartreuse et d’ailleurs.
Entre hiver et printemps, températures froides le matin accompagnées de givre et douceur printanière l’après-midi tant et si bien qu’il devenait difficile de supporter une veste. Au cours de cette balade, le simple fait de passer d’une exposition nord à une exposition sud me faisait changer de saison. La journée s’avançant, le soleil prenait de l’assurance et venait caresser les feuilles encore couvertes de givre, allumant des éclats délicats comme des cristaux précieux.

Feuilles givrées

Un véritable régal pour les yeux. J’ai passé la moitié du temps à croupetons au bord des chemins et des talus à traquer le givre et les cristaux de glace avant que le soleil ne les fasse disparaître comme par enchantement.

arbres en fleurs

Officiellement, au moment où j’écris ces lignes, il ne reste plus que quelques heures à l’hiver pour s’exprimer … Il a de plus en plus de mal à se faire entendre à cause du chant des oiseaux et du bourdonnement des abeilles. De vous à moi, je pense qu’il n’en a plus pour très longtemps !

primevères

Je vous laisse admirer le pas de deux de l’hiver et du printemps dans cette petite vidéo qui je l’espère vous mettra un peu dans l’ambiance de cette promenade entre hiver et printemps et vous transmettra un peu de l’émerveillement que j’ai ressenti lors de cette délicieuse balade.

Prenez soin de vous,

Isabelle.


Photos : Isabelle Ducau

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